Les talibans ont lancé ces derniers jours une série d’offensives dans le nord de l’Afghanistan, au-delà de leurs bastions traditionnels dans le sud du pays, sur fond de retrait des forces étrangères.
La représentante spéciale des Nations Unies en Afghanistan a déclaré mardi 22 juin que les talibans s’étaient emparés de plus de 50 des 370 districts du pays depuis mai, avec la perspective de prendre le contrôle de certaines capitales provinciales.
Ces derniers jours, ils ont affronté les forces gouvernementales à la périphérie des capitales des provinces de Faryab, Balkh et Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan, selon des responsables locaux.
«Les districts occupés entourent les capitales provinciales, ce qui suggère que les taliban se positionnent pour essayer de prendre ces capitales une fois que les forces étrangères se seront totalement retirées», a déclaré l’émissaire onusienne, Deborah Lyons, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Deborah Lyons a déclaré que l’annonce en début d’année du départ des troupes étrangères avait provoqué une «onde sismique» en Afghanistan. Si le retrait était attendu, sa rapidité est plus surprenante.
«Toutes les grandes tendances -la politique, la sécurité, le processus de paix, l’économie, l’urgence humanitaire et, bien sûr, Covid- sont négatives ou stables. Le possible basculement vers des scénarios catastrophiques est indéniable», a-t-elle dit aux 15 membres du Conseil de sécurité. Les discussions menées au Qatar entre des talibans et les négociateurs du gouvernement afghan en vue d’un règlement politique du conflit sont au point mort.
Deborah Lyons a exhorté le Conseil de sécurité, avec le soutien des pays de la région, à pousser les deux parties à revenir à la table des négociations.
L’intensification actuelle du conflit implique «une hausse de l’insécurité pour de nombreux autres pays, proches ou lointains», a-t-elle averti.
P. Zehr