Mutandis : La Bourse pour accélérer la croissance

Le top management de mutandis mai 2015

Spécialisé dans les biens de consommation des ménages au Maroc et en Afrique, Mutandis est un groupe industriel et commercial qui exporte aussi certains de ses produits en Europe et au Moyen-Orient… Et se prépare à s’introduire en Bourse.

L’«accélérateur de Marques» compte aujourd’hui accélérer sa propre croissance à travers la Bourse. En effet, il prépare son entrée en Bourse qu’il prévoit pour le 4ème trimestre de l’année en cours. Une entrée que dicte aujourd’hui la taille de Mutandis qui, bien qu’encore «jeune», est déjà en mesure de relever différents défis à l’image du Maroc, pays en développement soutenu qui connaît une urbanisation rapide, ainsi qu’un élargissement continu de la classe moyenne et donc une progression régulière dans la consommation des ménages, fait observer son fondateur et président, Adil Douiri.
Mutandis a choisi de se développer dans les secteurs qui bénéficient de ces tendances, d’abord au Maroc, puis progressivement sur le continent africain. Ainsi, Mutandis est aujourd’hui présent dans 4 secteurs: les détergents, les produits de la mer, les bouteilles alimentaires et la distribution automobile.

A l’exception de l’automobile pour laquelle Mutandis est un importateur distributeur exclusif, les autres secteurs d’activité possèdent une dimension industrielle, l’entreprise fabriquant elle-même l’essentiel de ses produits. A fin 2014, Mutandis possédait 6 sites industriels et en préparait un 7ème, pour un nombre total de 3.000 collaborateurs.

La Bourse…

Avec de telles performances, le groupe industriel compte boucler l’opération, son entrée en Bourse, d’ici la fin de l’année. Adil Douiri, note d’ailleurs que «c’est le bon moment». Moment où le groupe est assez mûr et, bien qu’il n’ait que sept ans d’existence, il compte parmi les fleurons de l’industrie marocaine avec de grands institutionnels dans son tour de table (RMA Watanya, BMCE Bank, BCP, Holmarcom, Saham Assurance et des investisseurs étrangers), souligne Douiri à Casablanca, lors d’une présentation du groupe.
Et le PDG d’ajouter que Mutandis va s’inscrire à la cote pour enclencher une nouvelle phase de son développement. «La Bourse servira la promesse de construire un groupe industriel qui appartient à tout le monde, mais aussi à accélérer l’expansion notamment africaine de Mutandis». L’industriel, qui intervient dans les produits de la mer, les bouteilles alimentaires, les détergents et la distribution automobile, fait du développement en Afrique une de ses priorités. Ses ventes sur le continent ont totalisé 345 MDH, soit 21% du chiffre d’affaires 2014 qui s’est établi à 1,6 MMDH. Adil Douiri prévoit d’ailleurs un doublement des «activités africaines dans trois ou quatre ans». Tout dépendra du rythme des investissements. Au-delà des exportations, le groupe compte implanter des usines sur des marchés clés ou racheter des unités existantes.

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…Les priorités

Pour son développement en Afrique et au Maroc, Mutandis fait des secteurs de l’hygiène et l’agroalimentaire ses priorités. La croissance sans commune mesure des économies africaines offre de véritables opportunités pour l’industriel.
Sur les autres segments, Mutandis entend consolider ses positions sur le marché domestique. Il revendique une part de marché de 2 à 2,5% sur le marché automobile. L’entreprise est actuellement en négociation avec des constructeurs pour élargir son offre. Il est pour l’instant distributeur exclusif des marques Honda, Seat et Ferrari. Avec un taux d’équipement des ménages en automobile inférieur à 18% en ville, le potentiel de développement de ce marché reste important.

H.Dades

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3 Questions à Adil Douiri, PDG de Mutandis

Adil douiri

«Il y a de l’avenir pour les produits de grande consommation»

Adil Douiri explique au Reporter les raisons de l’entrée en Bourse de Mutandis et les conditions qui stimulent aujourd’hui l’extension du groupe industriel en Afrique…

Selon quels critères jugez-vous opportun d’entrer en Bourse?

En général, il faut se débrouiller pour avoir une ou deux activités qui commencent déjà à être mâtures et à produire, et d’autres activités qui sont dans des phases de développement. Il faut dire qu’il est difficile pour des actionnaires de ne supporter que des activités en développement. Mais quand on a plusieurs activités, cela se passe généralement bien. Certaines sont mâtures, d’autres en phase d’accélération… D’autre part, le marché boursier répond bien, la Bourse n’est pas dans une situation très euphorique; elle est dans une situation plutôt moyenne. Mais quand même, les sociétés qui entrent en Bourse arrivent à s’en sortir. La preuve, les entrées se multiplient: Dar Saada en décembre, maintenant Total et puis nous au 4ème trimestre, avec l’accord du CDVM…

Pourquoi avoir attendu à ce jour pour cette introduction en Bourse?

Parce qu’il fallait que les sociétés et les activités qu’on gère aient passé la courbe de l’apprentissage, qu’on soit devenu plus expert, qu’on ait atteint un niveau de rentabilité suffisant, que tout soit solide et clair pour venir à la Bourse. Puis 7 années, ce n’est pas très vieux. Mutandis est encore jeune. Mais il n’empêche que s’introduire en Bourse au bout de 7 ans me paraît un bon équilibre: ni trop jeune, ni trop vieux… C’est raisonnable. D’autant plus que les opportunités que nous avons avec nos activités, nous les maîtrisons pas mal aujourd’hui sur le marché marocain où elles ont commencé à vieillir et, du coup, nous les emmenons en Afrique…

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Justement, cette extension en Afrique est-elle synonyme d’une bonne santé et de la pérennité du marché africain?

Dans les produits de grande consommation, agroalimentaire, hygiène et même l’automobile, nous en avons encore pour des années et des années de développement en Afrique. Sur ce volet, je suis très tranquille et très optimiste. Vous avez vu comment la consommation des ménages au Maroc a évolué depuis vingt ou trente ans. Et là, il s’agit de pays qui sont juste derrière le Maroc. Il n’y a donc pas de raison de penser que la Côte d’Ivoire ou le Sénégal ne vont pas connaître de longues lignes de développement de consommation de leurs ménages. Certes, il y aura des années faciles et d’autres difficiles. Il y aura des turbulences, il y aura des problèmes… Mais quand même, il n’est pas raisonnable de ne pas y aller quand on est marocain. Surtout dans les produits de grande consommation… Par contre, il faut être bon techniquement, parce que les marges sont fines: bons ingénieurs, bons techniciens, bonne R&D, bons dans la modification du produit pour qu’il soit adapté à la consommatrice africaine, baisser le prix de revient, baisser le prix de vente… Le marketing doit aussi être adapté, le distributeur local doit être bien choisi… Il y a donc plein de difficultés et de challenges dans la mise en œuvre mais, stratégiquement, il faut y aller, car il y a de l’avenir pour les produits de grande consommation en Afrique subsaharienne. Ça va du Cameroun, au Nigeria, à la Côte d’Ivoire, au Sénégal, à la Mauritanie, au Mali… Au Nigeria, c’est un peu plus difficile, parce que le pays est anglophone, mais le marché est tellement gros que c’est dommage de ne pas y aller…

Propos recueillis par HD

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