Les échanges extérieurs devraient connaitre une amélioration significative en 2021, sur fonds des espoirs nés des campagnes de vaccination anti-coronavirus et de l’ampleur des programmes de soutien entrepris, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Les indicateurs de reprise se sont améliorés chez les principaux partenaires du Royaume engendrant ainsi un rétablissement de la demande adressée au Maroc avec un taux de 9,3% en 2021 au lieu d’une baisse de 9,2% en 2020, indique le HCP qui vient de publier le budget économique exploratoire 2022.
Cette situation, poursuit la même source, devrait contribuer au rétablissement du rythme de croissance des exportations des secteurs productifs nationaux. À l’exception du secteur aéronautique qui continuerait de subir les conséquences des restrictions aux voyages internationaux, les exportations des secteurs des métiers mondiaux devraient connaitre un retour de leur rythme de croissance, profitant de l’amélioration des conditions économiques et de la reprise prévue de la consommation chez les principaux partenaires.
En outre, la consolidation des performances productives, conjuguée à une demande étrangère stable, devrait permettre aux exportations du phosphate et ses dérivés de garder leur tendance haussière.
De même, les exportations des produits de l’agriculture et de l’agroalimentaire devraient maintenir leur sentier de croissance profitant des retombées positives de l’amont agricole et de l’effort déployé pour l’approvisionnement des marchés en réponse à une demande étrangère consolidée.
En parallèle, le redressement des exportations du secteur du textile devrait rester tributaire de la reprise de la demande extérieure adressée à ce secteur et de la capacité concurrentielle de ses produits sur le marché international. A cet égard, ces exportations devraient s’inscrire en amélioration.
Le HCP souligne aussi que la reprise de la chaine de production et le raffermissement que devraient connaitre les exportations nationales, devraient entrainer une hausse des importations des intrants industriels et des demi-produits.
Par ailleurs, les perspectives d’une bonne année agricole devraient contribuer à la réduction des besoins nationaux en produits alimentaires notamment en céréales, ce qui devrait alléger la facture alimentaire importée.
En outre, les mesures de restriction de déplacement imposées ainsi que l’effet du recul du secteur touristique et celui du transport au premier semestre, devraient impacter les importations des produits énergétiques. Cependant, la reprise de la demande intérieure devrait se traduire par une augmentation des importations des produits finis de consommation.
En tenant compte d’un redressement progressif mais lent des échanges de services, les exportations de biens et de services en volume, devraient enregistrer une augmentation de 10,8% par rapport à une baisse de 14,3% enregistrée en 2020.
De même, les importations devraient afficher une hausse de 11,5% au lieu d’un recul de 12,2% enregistré en 2020. Ainsi, la demande extérieure nette devrait renouer avec ses contributions négatives à la croissance du PIB de -1,1 point par rapport à une contribution positive de +0,2 point enregistrée en 2020.
Le redressement de la demande mondiale devrait contribuer à un renchérissement quasi-synchronisé des prix des matières premières. Cette augmentation des cours à l’international, devrait profiter aux exportations nationales notamment en matière de produits de phosphate et dérivés, mais devrait pénaliser partiellement la facture énergétique et alimentaire, quoique réconfortée par une faible demande intérieure de ces produits.
Ainsi, les exportations de biens et services devraient enregistrer une augmentation en valeur de 12,2%. De même, les importations de biens et services devraient afficher une hausse de 13,2%.
Le déficit en ressources devrait atteindre 10,1% du PIB, en accentuation par rapport à 8,8% du PIB enregistré en 2020. En outre, la bonne tenue des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devrait atténuer l’accentuation du solde déficitaire du compte courant de la balance des paiements situé à -2,5% du PIB contre -1,8% du PIB enregistré en 2020.
Le Budget exploratoire économique présente une révision de la croissance nationale en 2021, ainsi que les perspectives pour l’année 2022. Il est de nature à permettre au nouveau gouvernement et aux décideurs de prendre conscience de l’évolution économique prévue en 2022.
Ledit budget constituera, ainsi, un cadre de référence pour la fixation d’objectifs économiques appuyés par d’éventuelles mesures à mettre en œuvre notamment, dans le cadre de la Loi de Finances 2022.
LR/MAP