Ahmed Lahlimi Alami est né le 15 mars 1939 à Marrakech. De formation économiste et d’obédience de gauche, il est devenu le patron du Haut-commissariat au Plan (HCP) avec rang de ministre et ce, depuis octobre 2003. Il a décroché un DES de Géographie économique de l’Université de Bordeaux en 1966. De 1964 à ¬1970, il a exercé une activité universitaire. Il était donc professeur au Département de Géographie à la Faculté des Lettres de Rabat et à l’Ecole Nationale d’Administration. Mais une année avant, en 1963, il était chargé d’Etudes à l’ONI et au Projet Sebou. En plus de sa mission de professeur, il s’est fixé une autre carrière administrative. Il était donc secrétaire général du ministère du Tourisme en 1971, puis secrétaire général du ministère du Plan et du Développement régional (1973).
Il a par la suite occupé le poste de directeur général-adjoint de la CNCA en 1974. Parallèlement à toutes ces missions, il s’est créé un autre chemin, mais cette fois-ci à l’international, plus exactement en consultations internationales. Il a donc été directeur général du secrétariat général de l’Union Arabo-africaine (UAA, 1985¬-1986) avant de devenir consultant auprès du Centre d’investissement de la FAO, du FIDA et de la Banque Mondiale pour des projets de développement dans plusieurs pays arabes et africains; une mission qui a duré 12 ans et ce, de 1980 à ¬1992. Ce cumul de fonctions ou cet exercice de plusieurs fonctions de façon concomitante aux niveaux national et international ne l’a pas empêché d’avoir aussi une activité gouvernementale, puisqu’il était directeur de cabinet de feu Abderrahim Bouabid, ministre d’Etat (1983-¬1984). En février 1998, tout juste rentré d’exil, Abderrahmane Youssoufi, successeur de Bouabid à la tête de l’USFP, est chargé par le Roi de former un gouvernement d’alternance. Lahlimi en était la cheville ouvrière. Il a donc été nommé ministre de l’Economie Sociale, des PME et de l’Artisanat, chargé des Affaires générales du gouvernement (1998-2002).
Sa carrière politique était aussi brillante que sa carrière professionnelle, puisqu’il était membre de la Commission centrale et du Secrétariat du Bureau politique de l’USFP (1975¬-1989), puis président de la Fondation Abderrahim Bouabid pour les Sciences et la Culture (1996-¬1998). En 2003, il a été nommé par le Roi Mohammed VI à la tête du Haut-Commissariat au Plan pour relancer le HCP. Il lança le recensement général de la population et de l’habitat en 2004, ainsi qu’un vaste programme de prospective sur le Maroc 2030. Il assura à cette institution son indépendance d’action, dont la production statistique, les études sur la pauvreté et les inégalités sociales. Les évaluations des politiques publiques lui ont valu de fréquents conflits avec les gouvernements successifs.
Sous sa direction, le HCP est le principal producteur de l’information statistique, économique, démographique et sociale et chargé de l’établissement des comptes du pays. Il élabore aussi des études dans les domaines de la conjoncture, du cadrage macroéconomique et de la prospective, dispose d’un observatoire des conditions de vie des ménages et d’un centre d’études et de recherches démographiques. Grâce au sérieux travail de Lahlimi et des cadres du HCP, cet organisme est aujourd’hui l’un des partenaires actifs d’organismes internationaux les plus prestigieux, en particulier la division de la statistique des Nations Unies, le PNUD, l’OCDE, l’Union Européenne, le FMI et la Banque mondiale
Le HCP se conforme dans ses statistiques et ses études aux normes internationales et est admis depuis 2005 à la Norme Spéciale de la Diffusion des Données du FMI. Il est nommé au Comité directeur du Partenariat statistique, au service du développement à l’aube du XXIe siècle (PARIS 21). En plus, le Maroc, via le HCP, a été élu, pour la deuxième fois depuis 2000, membre de la Commission Statistique des Nations Unies et ce, lors de la réunion du Conseil économique et social des Nations Unies tenue le 18 mai 2009 à New York.