Baloui Laroussi, chef de service de sécurité au ministère de l’intérieur, explique la lutte marocaine anti-terroriste.
Intervenant lors de la réunion de l’APM sur le thème «L’extrémisme, le terrorisme et les tragédies de l’immigration clandestine en Méditerranée, quelles politiques pour faire face à ces défis renouvelés?», Baloui Laroussi, chef de service de sécurité au ministère de l’intérieur, a mis en exergue les mécanismes que le Maroc a mis à profit pour maintenir ses services en vigilance permanente tout en mobilisant les populations aux côtés des autorités.
Combattre l’extrémisme en général
S’agissant du fléau du terrorisme, le responsable sécuritaire marocain a précisé que le Maroc ne combat pas uniquement l’extrémisme violent, mais l’extrémisme en général.
La lutte contre l’extrémisme violent prônée par le Maroc, a dit M. Laroussi, ne s’est pas faite en réduisant le champ de la liberté d’expression, mais en permettant aux services concernés de rester vigilants en surveillant les mosquées. L’orateur a rappelé que le Maroc a été victime d’actes terroristes (hôtel Asni à Marrakech en 1994, Casablanca en 2003, Argana de Marrakech en 2011). Le Maroc a pris depuis longtemps conscience du fait que le terrorisme est «une donne structurelle et non conventionnelle», comme il a été conscient dès le début de ce siècle de la nécessité d’une politique pour lutter contre ce fléau en élaborant un arsenal de lois pour contrer les actes terroristes.
Lutte contre la précarité
A côté de ce chantier juridique, le Maroc a mis en œuvre une stratégie de lutte contre la précarité et la misère à travers l’INDH, convaincu que les causes profondes du terrorisme sont politico-économiques, avec parfois des causes culturelles, auxquelles il faut s’attaquer par le biais d’une stratégie de lutte qui englobe aussi l’encadrement du champ religieux. «Avec des résultats probants, le Maroc est devenu source d’inspiration pour des pays d’Afrique et autres», a précisé Laroussi, citant des exemples de dé-radicalisation, dont celui d’un des leaders de la Salafiya, en l’occurrence Cheikh Al Fizazi (Alias Abou Hafs) qui a même fait un prêche devant SM le Roi Mohammed VI à Tanger.
Le responsable sécuritaire a par ailleurs rappelé: «Le Maroc a depuis toujours adhéré au combat de la communauté internationale contre le terrorisme, ce qui nous a attiré la foudre des terroristes».
L’adhésion des Marocains
Pour Baloui Laroussi, l’association et l’adhésion des populations à cette politique de lutte contre le terrorisme a rendu la tâche difficile aux terroristes. Ces derniers ne sont pas des organisations locales, mais ont des ramifications à l’international, a-t-il précisé. Aussi, la coopération internationale doit-elle être une partie intégrante de toute lutte anti-terroriste. En outre, une coordination au niveau de toutes les parties concernées par le terrorisme s’impose pour élaborer une stratégie globale pour faire aboutir tous les efforts.
Mohammed Nafaa