Au cœur des enjeux nationaux de développement durable, le Système Anti-Pollution du littoral Est (SAP Est) du Grand Casablanca représente le plus grand investissement de la gestion déléguée.
Il permet aujourd’hui à la métropole de jouir d’un taux de dépollution des eaux usées de 100%. Le SAP Est traite 55% des eaux usées de la région du Grand Casablanca et permet d’intercepter les rejets directs d’eaux usées situés entre le port de Casablanca et la ville de Mohammedia, de les prétraiter à la station baptisée «Eaucéan» située à Sidi Bernoussi et de les écouler à travers un émissaire marin. Il complète ainsi le dispositif déjà mis en place dans la partie ouest de la région (de Dar Bouazza à Casa-Port) et qui traite 45% des eaux usées de Casablanca. Pour rappel, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a procédé, le 13 mai 2015, à l’inauguration de ce projet d’envergure qui a nécessité un investissement de 1,45 MMDH.
Par ailleurs, à l’occasion des Journées Mondiales de l’Environnement et de l’Océan (5 et 8 juin), Lydec a organisé au profit des élus et des associations des visites de la Station de prétraitement des eaux usées «Eaucéan», ouvrage majeur du SAP Est.
Protéger les habitants et le littoral
Grâce à ce grand projet, la population et le littoral du secteur Est de Casablanca sont désormais protégés de la pollution liquide due aux rejets d’eaux usées brutes dans la mer, notamment ceux des industriels. A présent, les habitants de cette zone disposent de plages propres avec des eaux de baignade conformes aux normes marocaines de salubrité.
En préservant le littoral, ce projet contribuera à la réhabilitation urbaine de toute la côte est de la ville, à travers l’embellissement et la revalorisation de la façade maritime et l’amélioration du cadre de vie des habitants. Le SAP Est permettra aussi le raccordement des eaux usées des nouvelles zones d’aménagement urbain sur les intercepteurs, ce qui évitera les rejets directs en mer.
Le SAP-Est en question
Lancé par Lydec en mai 2011 et achevé en mai 2015, le SAP Est s’étale sur une longueur de 24 km. Il a consisté en la construction de 2 grands intercepteurs côtiers, de plusieurs stations de pompage, d’une station de prétraitement baptisée «Eaucéan» et située à Sidi Bernoussi et d’un émissaire marin en aval de la station de prétraitement Eaucéan. D’une capacité d’évacuation de 11 m3/s, l’émissaire marin fait 2,2 km de long et d’une profondeur de 20 m par rapport au niveau de la mer.
Complexe et ambitieux, le SAP du littoral Est du Grand Casablanca, a nécessité l’utilisation d’une technologie de pointe. Il s’agit de la technique du «microtunnelier», une solution innovante adoptée pour la construction de galeries souterraines sans tranchée. Machine de creusement commandée à distance à partir d’une cabine au sol, le microtunnelier a été utilisé pour la réalisation du premier tronçon de l’émissaire (galerie souterraine), avec fonçage de tuyaux sur une distance de 1.050 mètres linéaires. Cette méthode, respectueuse de l’environnement, assure une meilleure sécurité, offre un gain de temps important et occasionne moins de gênes aux riverains et usagers de la voie publique. De plus, elle minimise le risque pour les bâtiments adjacents et est indépendante des conditions météorologiques.
H.D