Le tribunal de première instance de Fès a entamé, mercredi 10 juin, lors d’une première séance, le procès de six accusés impliqués dans la fabrication de documents administratifs ayant facilité le voyage de deux adolescentes en Turquie. Il s’agit de cinq fonctionnaires affiliés à la préfecture de Mernine (dont une femme) et d’un chef de service, soupçonnés d’avoir fourni des passeports à deux filles mineures afin de leur faciliter le voyage en Turquie. Les accusés ont été présentés devant le Parquet général, mercredi 9 juin. Après l’audition des mis en cause, le procureur général a ordonné de mettre la fonctionnaire en état de détention provisoire au vu de sa responsabilité dans le dossier. Les autres accusés ont été relâchés contre une amende de 3.000 dirhams chacun, mais restent poursuivis en état de liberté provisoire. Pour rappel, deux lycéennes en année de terminale avaient soudainement disparu.
Au bout de dix jours de recherches sans résultat, le père de l’une des deux filles, qui se trouve être conseiller communal du Parti de l’Istiqlal dans la préfecture de Mernine, a alerté les autorités. Les premières investigations menées ont permis de découvrir que les deux filles avaient quitté le territoire national via l’aéroport Mohammed V de Casablanca, en direction de la Turquie.
L’enquête a permis de localiser les adolescentes. Elles avaient obtenu, sur Internet, les billets d’avion qui leur ont été offerts par deux résidents en Russie et en Italie. La police en a conclu qu’il s’agissait probablement d’une tentative de les intégrer à un réseau extrémiste en Syrie.