Le chercheur à l’Institut de politique et d’économie internationales de l’Université de Belgrade, Mihajlo Vucic, a mis en avant le bien-fondé de l’appel à l’expulsion de la fantomatique « rasd » de l’Union africaine, lancé récemment lors d’un large séminaire tenu à Dar Es-salaam, soulignant que la proclamation par le passé de cette entité fantoche a été un acte « unilatéral » contraire aux objectifs du processus onusien pour le règlement du différend régional artificiel autour du Sahara marocain.
« L’acceptation de son adhésion (pseudo rasd, ndlr) place les États membres de l’UA, à l’origine de cette démarche, dans une position d’influence indue sur le processus politique mené par les Nations Unies qui laisse ouverte la question du statut du Sahara jusqu’à ce qu’une solution mutuellement acceptable, juste et durable soit trouvée », a fait remarquer M.Vucic dans un éditorial dans la revue « Evropsko zakonodavstvo » (Législation Européenne).
Il a fait observer que ces pays cherchaient à imposer « la proclamation de la pseudo rasd comme État en contradiction avec les visées du processus onusien qui exclut les solutions unilatérales”, ce qui donne lieu, a-t-il expliqué, “à des tensions supplémentaires dans la région et attise les demandes maximalistes et inacceptables du polisario».
Pour le chercheur serbe, le simple fait que le statut de la pseudo rasd fasse l’objet d’un différend entre les États membres de l’UA remet en question la légitimité de son appartenance à une telle organisation, exclusivement réservée aux États», faisant remarquer qu’ « il n’existe aucun autre exemple d’État membre de l’UA dont le statut est contesté par d’autres membres.»
Il a relevé, dans ce sens, que « l’Algérie qui devrait essayer de donner un élan diplomatique au processus mené par l’ONU, à travers une coopération étroite avec le Maroc a malheureusement, opté pour la rupture des liens diplomatiques entre les deux pays, ce qui entrave les efforts des Nations Unies dans la recherche d’un statut final qui serait mutuellement acceptable».
« La conclusion qui s’impose est que la partie marocaine est la seule à faire des efforts à cet égard et que ces efforts gagnent du terrain dans les cercles africains plus larges», a-t-il fait constater.
Pour cet expert, «l’événement de Dar Es-Salaam est une preuve de plus de cette avancée. L’appel à l’expulsion de la pseudo rasd de l’UA a été soutenu par des éloges aux efforts marocains pour non seulement arriver avec des solutions pour le statut du Sahara marocain mais aussi pour permettre à ses citoyens de prospérer et pour l’intégrer toujours plus dans l’économie africaine au sens large».
Les participants ont notamment mis en avant le modèle de développement du Maroc dans ses provinces du Sud, en mettant un accent particulier sur ses différents projets de grande envergure touchant des secteurs clés, tels que les infrastructures, les énergies renouvelables, la logistique et l’enseignement supérieur, a-t-il rappel, soulignant que ces projets positionnent la région comme un pont entre l’Afrique sub-saharienne et l’Europe.
Il a indiqué que, « dans le même esprit, ces ponts économiques, une fois créés, dépasseront même les vides juridiques créés par les décisions de la Cour de justice européenne».
Le chercheur serbe a évoqué, par ailleurs, la position de la République de Serbie qui « pourrait servir d’exemple de tierce partie de bona fide », relevant que, « comme il ressort du communiqué conjoint suite à la visite du ministre serbe des Affaires étrangères à Rabat, à l’occasion de l’anniversaire de l’établissement des liens diplomatiques entre les deux pays, le gouvernement serbe est d’avis que seules des propositions constructives et réalistes sur la question du Sahara marocain sont susceptibles de constituer les solutions définitives, mutuellement acceptables et durables comme l’exige l’ONU ».
Dans cette optique, le ministre serbe des Affaires Étrangères, Nicola Selakovic, avait tenu à souligner les efforts déployés par le gouvernement marocain pour venir avec des propositions telles que le plan d’autonomie et user de tous les outils diplomatiques et politiques pour obtenir un soutien à ces propositions.
LR/MAP