La culture, désormais, parent moins pauvre…

Festival du film de marrakech

Personne ne peut nier l’impact éducatif de la culture sur la société. Qu’en est-il chez nous ?

Le commun des mortels peut remarquer que tous les événements culturels sont organisés sous le Haut patronage de SM le Roi. Cela reflète l’importance accordée par le Souverain à la culture. Et, à l’occasion de la Fête du Trône, ce jeudi 30 juillet 2015, SM Mohammed VI a décoré plusieurs personnalités. Parmi elles, une pléiade d’artistes. C’est l’expression la plus éloquente de la Haute sollicitude dont SM le Roi entoure ce secteur et ses professionnels.
Même au niveau du projet de régionalisation que notre pays est en train de peaufiner, la culture compte comme volet important et incontournable de la régionalisation avancée. Et, pour le plaisir des Marocains, on fait venir les plus grandes stars internationales de la chanson pour se produire devant le peuple. C’est ainsi que le Festival Mawazine-Rythmes du Monde voit le jour en 2001. Un festival qui a pris de l’envergure et est devenu une référence sur la scène artistique internationale.

Autres manifestations qui sont devenues des rendez-vous incontournables: le Festival Gnaouas Musiques du Monde qui défend le patrimoine immatériel tout en s’ouvrant sur d’autres cultures; le Festival des Musiques Sacrées de Fès qui contribue à faire estomper l’idée qu’il peut y avoir un choc de civilisations; le Festival Timitar qui souligne que la culture amazighe s’ouvre sur d’autres cultures…
Ainsi, réussit un grand défi: démocratiser la culture, ouvrir le Maroc sur le monde et rétablir un équilibre entre les villes du Royaume en attribuant à chacune un festival emblématique à dimension internationale.

Et le Cinéma

Cette démarche, le Roi l’a aussi adoptée pour le cinéma en créant le Festival international du Film de Marrakech (FIFM), dont la présidence est confiée à SAR le Prince Moulay Rachid. Objectifs: promouvoir les films marocains et faire de Marrakech la capitale mondiale du cinéma. Une vision récompensée par la venue de grands noms du cinéma sur le tapis rouge du Festival: Martin Scorcese, Catherine Deneuve, Sharon Stone, Sigourney Weaver…
Le cinéma bénéficie aussi du soutien du Roi avec notamment l’acquisition du cinéma Renaissance à Rabat, rénové et mis gracieusement à la disposition des artistes. S’ajoute à cela la création de la Fondation «Hiba» pour l’art et la culture qui apporte son soutien aux jeunes talents.

L’art moderne…

Le Souverain a inauguré, le 8 octobre 2014, le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain. C’est la première institution muséale à se consacrer entièrement aux arts modernes et contemporains et à répondre aux normes muséographiques internationales. Le musée a d’ores et déjà noué des partenariats avec des institutions comme le Louvre à Paris ou le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) à Marseille…
Par ailleurs, la Fondation Nationale des Musées, présidée par le peintre Mehdi Qotbi, a pour objectif de réhabiliter et de restaurer la dizaine de musées déjà existants et d’en construire de nouveaux.

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…Et le théâtre

Mais il ne s’agit pas du seul grand projet de Mohammed VI dans le domaine des arts et de la culture. Le Roi est également à l’origine du futur Grand théâtre de Casablanca et de celui de Rabat. Deux grands complexes théâtraux à l’architecture grandiose. Ils n’auront rien à envier aux autres théâtres du monde.

Préserver l’histoire

La mosquée de Taroudant, joyau de l’architecture de l’art islamique vieux de 500 ans et classée monument historique, a été ravagée par un incendie, alors qu’elle venait d’être rénovée. Mohammed VI use alors de ses fonds propres pour lancer sa reconstruction. Ce n’est pas le premier geste. Auparavant, le Souverain avait activé la restauration de la Grande mosquée de Tanger, pour un budget de 5 millions de dirhams, financé par ses fonds personnels. Erigée à l’endroit même où se dressait un vieux temple romain, la Grande mosquée de Tanger est l’un des édifices spirituels les plus importants de la ville. Transformée en église au XVème siècle, lors de l’occupation portugaise, elle redevient un lieu de culte musulman en 1684. Plusieurs sultans y ont ensuite effectué des aménagements de taille. Un fait marquant, lié à cette mosquée de la place du Grand Socco: le 10 avril 1947, c’est ici que feu Mohammed V s’est prononcé, dans les jardins de la Mendoubia, en faveur de l’affranchissement du Maroc du joug du colonialisme et de son émancipation totale. En 1962, Hassan II emboîtait le pas à la longue lignée des sultans qui l’ont précédé en ordonnant l’agrandissement de ce lieu de prière. Cinquante ans après, c’est au tour du Roi Mohammed VI de perpétuer la tradition instaurée par ses ancêtres.

L’islam à travers l’art

Au Maroc, la volonté royale de diffuser l’Islam tolérant et la promotion de l’art vont de pair. Dernier exemple en date et cas unique dans l’histoire des musées français: la création du département des Arts de l’Islam au Louvre, dont le financement provient majoritairement de dons et du mécénat privé, à raison de 30 millions d’euros et de l’apport de quatre pays étrangers: le Maroc, le Koweït, le Sultanat d’Oman et l’Azerbaïdjan, lesquels ont participé à hauteur de 26 millions d’euros, dont 15 millions d’euros provenant du Maroc. Suite à ce don réalisé par Mohammed VI, la direction du Louvre a inauguré le département des Arts de l’Islam avec une grande exposition sur le Maroc médiéval à l’automne 2014, qui entame en ce moment même une tournée dans plusieurs pays et qui a fait escale dans un premier temps au Maroc, au Musée Mohammed VI de Rabat.

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Une reconnaissance

A la mort de Patti Birch, mécène et Américaine passionnée du Royaume, un hommage a été rendu par le Roi, au Metropolitan Museum of Art de New York, à celle qui avait assumé la responsabilité de la restauration du Minbar de la Koutoubia, ainsi que celle de Dar El Bacha à Marrakech. Dans son message, lu ce jour-là (23 mai 2007) par son conseiller, Andrey Azoulay, le Roi la décrivit comme l’une des personnalités ayant «su enrichir la longue chaîne de l’amitié maroco-américaine en lui apportant la proximité que seuls l’Art et la Culture peuvent imprimer dans le cœur de chacun d’entre nous».

Bouchra Elkhadir

Maroc-IMA


Lors de l’inauguration de l’exposition Maroc Contemporain à l’Institut du Monde Arabe, la Princesse Lalla Meryem y avait donné lecture du message de son frère: «La culture doit rester, comme elle l’a toujours été dans son essence, la plus humaniste, un vecteur de paix et de rapprochement entre les communautés humaines, transcendant les contingences politiques et résistant aux velléités extrémistes et à la tentation de repli sur soi (…). La culture n’est ni un luxe, ni une priorité que les contraintes économiques ou financières relègueraient au second rang (…). Elle est au cœur de tout projet de société qui met l’ouverture, le progrès et la dignité humaine au sommet des valeurs qui le guident». Un message qui prendra tout son sens lorsque, quelques mois plus tard, dans ce même lieu emblématique de l’art arabo-musulman, Lalla Meryem allait décorer au nom du Roi un rabbin, un imam et un évêque, en réponse aux attentats de Charlie Hebdo et à l’amalgame fait entre musulmans et terroristes.

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