Il est des parlementaires qui se plaisent à faire les pitres ou les guignols lors de débats en principe sérieux, tels ceux des réunions de la commission des finances ou celle des Affaires étrangères, où sont discutés des dossiers qui engagent le pays, concernant la loi des Finances, la lutte contre le blanchiment d’argent, l’intégrité territoriale, etc. En atteste cet aperçu sur une réunion relative au projet de loi sur la préservation du Maroc contre toutes formes de criminalité financière.
Un conseiller, qui s’était déjà fait remarquer, a cru bon de dire: «Il est vrai, M. le ministre Driss Azami Idrissi, que nous vous aimons et vous respectons, de même que l’autre ministre qui n’est pas présent aujourd’hui…». Puis, se tournant vers les conseillers présents, il dit: «Comment s’appelle-t-il déjà?» (Ndlr: Il s’agissait, bien sûr, de Nizar Baraka). Et de continuer: «Personne, à la majorité comme à l’opposition, ne refuse ‘‘al-isslah’’. Il y a certes des «âfarites», mais dans ce cas, il y a les ‘‘fqihs’’ du Souss pour les exorciser; ils sont compétents en la matière et très crédibles».
«Pourquoi montrer du doigt les Soussis? s’est exclamé un conseiller que la référence n’a visiblement pas fait rire». Et le conseiller continua de faire le guignol: «L’économiste qui est mort… El Azami Idrissi, je crois…». Entendant son nom, le ministre du budget réagit: «Mais je suis bien vivant!». Les conseillers se sont alors empressés de souffler à notre élu le nom du défunt économiste: «Driss Benali!».
Voilà des exemples du niveau des débats. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de parlementaires à la hauteur… Encore heureux!