TGR | «Les dépenses de l’Etat doivent être orientées vers l’amélioration des services publics»

Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume

Le Ministère de l’Economie et des Finances (Trésorerie Générale du Royaume), en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), a organisé les 19 et 20 novembre 2021, la quatorzième édition du Colloque international des finances publiques sous le thème: «Les grands défis des finances publiques du 21ème siècle».

L’intérêt de cette thématique réside dans le fait qu’elle est considérée comme l’une des préoccupations majeures dans le monde, dans un contexte général marqué par des mutations profondes, une crise sanitaire complexe induite par la pandémie due au nouveau Coronavirus (Covid-19), et le début de mise en œuvre du nouveau modèle de développement du Maroc, comme l’explique Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume à Le Reporter, dans cet Entretien Exclusif, réalisé le 20 novembre 2021, au siège de la Trésorerie Générale du Royaume.

Le Colloque international sur les Finances publiques (14ème édition) s’est tenu les 19 et 20 novembre 2021 à Rabat sous le thème: «Les grands défis des finances publiques du 21ème siècle». Qu’est-ce qui a justifié le choix de cette thématique?

L’organisation de la 14ème édition du Colloque international sur les Finances publiques est intervenue dans un contexte particulier, marqué par la crise sanitaire aiguë due au nouveau Coronavirus (Covid-19), dont les effets se font toujours sentir dans tous les pays et secteurs d’activité. Dans ce contexte et comme l’a d’ailleurs souligné la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, l’important est de préserver les fondamentaux et avoir une vision claire de l’avenir en matière de dépenses publiques. Ces dépenses doivent, à mon sens, aujourd’hui s’orienter davantage vers certains secteurs comme l’éducation, la santé et la culture. Nous devons aujourd’hui travailler suivant une vision stratégique à très long terme que nous retrouvons de manière explicite dans le rapport final sur le nouveau modèle de développement du Maroc à l’horizon 2035.

Noureddine Bensouda, Trésorier général du Royaume : «Réussir la mission de service public»

Lors de votre intervention au 14ème colloque international sur les finances publiques, vous avez indiqué que le social n’a pas toujours été une priorité durant la décennie 1980-1990, surtout dans les pays qui ont entrepris des programmes d’ajustement structurel. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Les programmes d’ajustement structurel ont poussé bien des Etats à se concentrer sur ce qui est économique au détriment du volet social. Au fil du temps, la perception du développement a beaucoup évolué. Au Maroc et sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, l’Etat a accordé un intérêt majeur au développement social et à la promotion de l’élément humain en tant que maillon fort de toute stratégie de croissance. L’exemple le plus éloquent de cet engagement continu de Sa Majesté le Roi en faveur du développement social, est celui du projet de généralisation de la protection sociale. Ce projet d’envergure nationale, jamais lancé au Maroc, permettra d’instaurer équité et homogénéité sociales.

Les grandes orientations de la politique budgétaire de l’Etat sont définies dans la Loi de Finances. Quel regard portez-vous sur le PLF 2022?

Le gouvernement a amélioré le Projet de Loi de Finances 2022, notamment en donnant des signaux encourageants par rapport à la mise en œuvre du nouveau modèle de développement. Je considère que le budget de l’Etat pour l’exercice 2022 a accordé une place de choix aux secteurs sociaux, sachant que les revenus des ménages au Maroc sont grevés par la non-disponibilité de services publics de qualité. J’en veux pour exemples l’enseignement, la santé et le logement. En effet, la majeure partie de la population marocaine consacre une part importante de son budget pour se loger, se soigner et éduquer ses enfants. Afin de permettre aux citoyens d’améliorer leur situation, il faut que le budget de l’Etat soit orienté vers l’amélioration des services publics.

Tables Rondes et débats constructifs | Les finances publiques sous la loupe des spécialistes

La crise due au nouveau Coronavirus (Covid-19) a poussé plusieurs pays à s’endetter. Quel regard portez-vous sur l’endettement public au Maroc?

Les agences de notation et organismes financiers internationaux, observent avec beaucoup d’attention la situation économique au niveau de chaque pays.  Au début de la pandémie mondiale du Coronavirus, il était compréhensible que les Etats s’endettent pour faire face aux dépenses occasionnées par cette crise sanitaire aigüe et inédite. Au Maroc, fort heureusement, il y a eu le Fonds spécial de gestion de la Covid-19, créé sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI. Ce Fonds a permis de soutenir les ménages et les entreprises les plus impactées par la crise. Ce Fonds nous a également permis de nous procurer le vaccin anti-Covid-19 en quantités suffisantes et d’en faire profiter les citoyens à titre gracieux.

Vous avez évoqué, lors du colloque international sur les finances publiques 2021, la nécessité de placer les jeunes au cœur des politiques publiques. Qu’est ce qui rend la jeunesse marocaine si centrale à vos yeux ?

Investir dans la jeunesse est une nécessité. Les pouvoirs publics sont appelés à redoubler d’efforts et multiplier les programmes qui visent à intégrer les jeunes dans le tissu productif national. C’est le premier pas qui est difficile. En s’armant de rigueur et volonté, il est possible de surpasser n’importe quel obstacle. 

Propos recueillis par Mohcine Lourhzal

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