Affaire Kabbaj Le PJD perd son cheval de bataille à Marrakech

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Le 26 août 2016, à la surprise générale, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) désigne Hammad Kabbaj comme tête de liste pour les élections législatives du 7 octobre dans la circonscription de Guéliz à Marrakech. Mais ça n’a pas duré longtemps.   

L’enquête menée par les services compétents sur Hammad Kabbaj et qui a été derrière l’invalidation de sa candidature au nom du PJD, a permis de faire la lumière sur certaines de ses déclarations dans lesquelles il appelait à la haine et à la division au sein de la société.

Double langage, double pensée

Hammad Kabbaj aurait attaqué verbalement la fondatrice de l’association «Solidarité féminine», Aïcha Ech-Chenna, qu’il aurait qualifiée de marraine de la débauche; elle qui milite depuis plusieurs décennies en faveur de la cause des mères célibataires dans le Royaume. A l’inverse, Hammad Kabbaj a pris à bras le corps la défense des deux tourtereaux du MUR. En août 2016 et au lendemain du déclenchement du scandale sexuel impliquant Omar Benhammad et Fatima Nejjar, Kabbaj est monté au créneau en publiant sur son blog des propos faisant l’éloge des deux amants.

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Tu ne seras point candidat!

Face à ces attitudes jugées irresponsables par de nombreux observateurs, mais aussi par les composantes de la société civile, le wali de Marrakech a procédé à l’invalidation de la candidature de Hammad Kabbaj qui allait se présenter aux élections sous les couleurs du PJD.  D’un point de vue juridique, le wali de Marrakech a-t-il le droit d’invalider une candidature aux élections? Selon de nombreux juristes, l’autorité chargée de recevoir les déclarations de candidature peut rejeter une ou plusieurs d’entre elles. Cependant, il est possible de demander l’arbitrage du tribunal administratif du lieu de dépôt de la candidature objet de l’invalidation. Ce recours en justice n’a pas été utilisé par le candidat du PJD qui, au lieu de cela, a préféré s’en remettre au Souverain. En agissant de la sorte, il a commis, selon les connaisseurs en droit constitutionnel, une erreur grossière. L’article 47 de la Constitution de 2011 souligne: «Le Roi Chef de l’Etat, son Représentant suprême, Symbole de l’unité de la Nation, Garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat et Arbitre suprême entre ses institutions, veille au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles (…)». Le mêler à des querelles partisanes ou avec l’administration ne doit donc pas avoir lieu d’être. 

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De peur d’être pris dans le tourbillon de cette affaire à quelques jours des élections, le PJD décide de lâcher Hammad Kabbaj. Le choix d’un nouveau candidat, tête de liste à Guéliz, se porte alors sur Youssef Aït Lhaj Lahcen. Il n’est autre que le secrétaire régional de l’Union nationale du travail au Maroc (UNMT), syndicat proche du PJD.

Mohcine Lourhzal

Ce que pense Benkirane de Kabbaj

Lors de son intervention, samedi 17 septembre 2016, dans un débat organisé à Casablanca, le Secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, a affirmé que Hammad Kabbaj pouvait saisir la justice pour demander réparation d’un préjudice, chose que ce dernier n’a pas faite, préférant s’en remettre au Roi. Benkirane a expliqué qu’il est certes chef de gouvernement, mais qu’il est soumis au pouvoir de l’Etat. Il a également souligné que Kabbaj est un citoyen marocain qui a le droit de se présenter aux élections.

 

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