L’évaluation ne représente pas, à elle seule, “une garantie de la réussite d’une politique publique”, a indiqué, samedi à Rabat, Zineb El Adaoui, Premier Président de la Cour des Comptes.
Mme El Adaoui qui intervenait lors d’une table ronde sur les politiques financières publiques stratégiques, tenue dans le cadre de la 14ème édition du Colloque international sur les finances publiques (CIFP), a précisé, en revanche, que l’évaluation fait face à un ensemble de risques, notamment la qualité et la fiabilité des données disponibles et le manque de la flexibilité et d’adaptabilité de la politique publique.
S’exprimant lors de la sous-séance axée sur “l’évaluation des politiques publiques”, Mme El Adaoui a rappelé le principe n°3 de la déclaration de Mexico sur l’indépendance des instituts supérieurs de contrôle (ISC) qui stipule que ces instituts se limitent à contrôler la mise en œuvre des politiques et ne contrôlent pas les politiques gouvernementales ou celles des entités publiques.
Pour sa part, Nicolas Brunner, conseiller-maître à la Cour des comptes, officier de liaison INTOSAI pour le Groupe de Travail sur l’Évaluation des Politiques Publiques et des Prorogrammes (EWGPPP) a noté que l’évaluation des politiques publiques est “un outil stratégique pour les décideurs publics”, visant à apprécier l’impact, la pertinence et l’utilité des politiques publiques tout en contribuant à la bonne gouvernance, à la maitrise des dépenses et à l’équilibre des finances publiques.
M. Brunner a en outre énuméré un ensemble d’atouts à saisir par les ISC, à savoir leur positionnement institutionnel, notamment les garanties d’indépendance et leur connaissance des acteurs, les interactions de leurs missions d’appréciation du bon emploi des fonds publics avec l’évaluation des politiques publiques, ainsi que leur capacité à intégrer la dimension territoriale.
Les travaux du quatorzième CIFP avaient démarré vendredi à l’initiative du ministère de l’Économie et des Finances (Trésorerie Générale du Royaume- TGR), en partenariat avec la FONDAFIP, sous le thème “les grands défis des finances publiques du 21ème siècle”.
LR/MAP