Le débat autour de la critique littéraire au Maroc entre la préservation de l’héritage des pionniers et les aspirations novatrices des jeunes a été au centre d’un colloque tenu dimanche soir à Rabat, dans le cadre des activités de la 29ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL).
Les participants à cet événement ont mis en exergue les défis inhérents au dialogue intergénérationnel, exacerbés par l’avènement des technologies et des médias sociaux.
Ils se sont efforcés d’apporter des réponses pertinentes à plusieurs questionnements sous-jacents, notamment ceux liés à l’appropriation par la jeunesse de l’héritage critique des pionniers dans le contexte littéraire marocain, ainsi qu’à la valorisation potentielle de cette critique au sein du cadre culturel marocain et arabe dans son ensemble.
Dans ce sillage, le Professeur Ahmed El Jarti, enseignant en études critiques et culturelles à l’Université Chouaib Doukkali d’El Jadida, a développé, dans son communication, les concepts de représentation et de transcendance, fondements intrinsèques du processus critique ayant marqué les générations précédentes de critiques et de pionniers.
Il a souligné les principales problématiques auxquelles se confronte la critique littéraire marocaine, appelant à l’édification d’un socle solide en vue de rénover le discours critique afin de suivre les mutations culturelles, civilisationnelles et textuelles du Maroc.
De surcroît, l’orateur a souligné que la critique littéraire constitue un processus continu, constitué d’une série d’éléments littéraires interconnectés, servant de boussole pour les générations à venir de critiques pionniers.
Dans un même élan, le Professeur Oussama Seghir, spécialiste renommé en critique littéraire moderne à l’Université Ibn Tofail de Kénitra, a éclairé les dynamiques intergénérationnelles en matière de pensée et d’études critiques marocaines.
Il a mis en lumière la qualité de la relation entre les pionniers de la critique littéraire moderne au Maroc et la génération actuelle, en particulier en ce qui concerne leurs efforts conjoints dans la recherche critique.
Par ailleurs, il a noté que l’évolution survenue entre ces deux générations s’est manifestée par un certain recul du rôle de la société civile et des associations culturelles en tant que ponts entre elles, impactées par l’avènement de nouvelles voies de connaissance.
En outre, M. Seghir a exploré les perspectives du débat quant aux tentatives des jeunes critiques de forger leur propre voie au sein du paysage culturel, dans le contexte des défis inhérents à la critique littéraire en général.
Initié par le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, la 29ème édition du SIEL se poursuit jusqu’au 19 mai courant avec la participation de 743 exposants venant de 48 pays, offrant une gamme de 100 000 titres en trois millions d’exemplaires, ainsi que la tenue de 241 événements culturels.
LR/MAP