Sa Majesté le Roi Mohammed VI a effectué une visite aux Emirats Arabes Unis où il a eu des entretiens avec SA Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, Prince Héritier d’Abou Dhabi. Le Souverain a, à cette occasion, pris part à des activités de grande portée culturelle et civilisationnelle. Par la suite, le Souverain s’est rendu au Qatar où il a été reçu par SA Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani.
Ainsi, dans le cadre de la visite de travail et d’amitié que SM le Roi a effectuée aux Emirats Arabes Unis, à l’invitation de SA Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, Prince Héritier d’Abou Dhabi, Commandant suprême-adjoint des Forces Armées de l’Etat des Emirats Arabes Unis, le Souverain a eu des entretiens avec SA Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, qui ont porté notamment sur les excellentes relations bilatérales et le Partenariat stratégique fort et multidimensionnel qui lient les deux pays, ainsi que sur les liens denses et pérennes de fraternité entre les deux peuples frères.
Dans ce cadre, il a été convenu de redynamiser et de donner un nouvel élan à la commission bilatérale mixte.
Les entretiens entre Sa Majesté le Roi et SA Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane ont également porté sur plusieurs questions d’ordre régional et international.
Sa Majesté a également pris part, sur l’Ile Saadiyat, au large de la ville d’Abou Dhabi, à la cérémonie d’ouverture du Musée du «Louvre Abou Dhabi». Cette cérémonie d’ouverture a été également marquée par la présence de Sa Majesté le Roi Hamad Ben Issa Al Khalifa, Souverain de Bahreïn, du Président de la République française, Emmanuel Macron et de son épouse, Brigitte Macron, du Président de la République Islamique d’Afghanistan, Mohammad Ashraf Ghani, ainsi que de hauts représentants de plusieurs pays du golfe.
A cette occasion, SM le Roi a offert des présents au Louvre d’Abou Dhabi: des œuvres d’art historiques qui datent du 19ème siècle, notamment un manuscrit du Saint Coran, un fusil, un sabre et une paire de vantaux de porte en bois de cèdre provenant de Fès.
Au début de cette cérémonie, SA Cheikh Mohamed Ben Rached Al Maktoum a prononcé une allocution dans laquelle il a souligné que le Louvre Abou Dhabi est une plus-value au patrimoine humanitaire, notant que ce musée est une œuvre d’art qui réunit l’Orient et l’Occident, un pont qui relie les civilisations.
Symbole de tolérance et de communion, ce musée représente «notre capacité à lutter contre les forces obscures, de violence et de haine», a précisé SA Cheikh Mohamed Ben Rached Al Maktoum, appelant à une véritable coalition inter-civilisationnelle pour la préservation de la civilisation humaine.
Avant de quitter Abou Dhabi, Sa Majesté le Roi a visité «Wahat Al Karama» (signifie littéralement «Oasis de la dignité») qui se veut un hommage permanent aux valeureux soldats de l’Etat des Emirats Arabes Unis (EEAU) tombés au champ d’honneur au service de leur Nation.
Et une 2ème étape, le Qatar
Dans le cadre de la visite officielle que SM le Roi Mohammed VI effectue à l’Etat du Qatar, à l’invitation de l’Emir du Qatar, SA Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, le Souverain a eu, à Doha, des entretiens avec SA Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani.
Ces entretiens ont porté sur l’excellence des relations entre les deux pays frères et la ferme volonté des deux chefs d’Etat de consolider davantage la coopération dans différents domaines. Les deux chefs d’Etat ont également échangé sur des sujets d’intérêt commun, d’ordre régional et international.
Cette visite royale à Doha vient ainsi réaffirmer la détermination de construire un processus continu et croissant des relations entre les deux pays, sur une base solide à même de consolider l’esprit de partenariat et de renforcer les intérêts communs.
Les rencontres et l’échange de visites des responsables des deux pays permettent de renforcer la concertation et l’échange de vues sur les relations bilatérales et les questions d’intérêt commun et d’examiner les moyens à même d’élargir et de diversifier les domaines de la coopération bilatérale et de renforcer sa mise en œuvre.
En effet, cette coopération entre le Maroc et le Qatar s’est renforcée et approfondie à travers une série de conventions, de protocoles d’accord et de programmes exécutifs touchant les différents domaines social, culturel, sportif, économique, judiciaire et militaire et ce, conformément aux Hautes orientations des dirigeants des deux pays.
Dans le domaine de l’investissement, les deux pays restent animés par une véritable volonté d’adopter des mécanismes de travail efficaces et d’explorer des opportunités prometteuses, dans le cadre de la complémentarité économique, alors que les observateurs dans les deux pays soulignent que cela demeure le moyen le plus efficace pour promouvoir et élever la coopération bilatérale dans ce domaine au niveau des aspirations des deux parties. Selon les experts du marché marocain, l’agriculture, la pêche maritime, le textile, les industries du cuir, les services financiers et les technologies de l’information et de la communication arrivent en tête des secteurs prometteurs dans ce domaine. Un arsenal législatif favorable aux investissements, un environnement incubateur et un climat des affaires stimulant, outre la tenue régulièrement des sessions des hautes commissions mixtes maroco-qataries et la disponibilité des ressources humaines qualifiées et capables de s’adapter et d’acquérir rapidement l’expertise requise… sont autant de facteurs qui contribuent à l’accélération de la cadence des investissements.
Les acteurs économiques et politiques des deux pays demeurent, toutefois, conscients que la prospection de nouveaux domaines de coopération et d’opportunités d’investissement, en plus de l’ambition et de la volonté de hisser le niveau de la coopération bilatérale sont un échafaudage perpétuel et une quête renouvelée à laquelle contribuent l’ensemble des intervenants politiques, économiques et culturels.
A propos de la médiation marocaine
La visite royale à Doha s’effectue sur un fond de tension au Golfe. Le Maroc, rappelons-le, avait, durant les moments les plus tendus de la crise proche-orientale, appuyé la médiation koweitienne. Une initiative de Mohammed VI dans un contexte encore difficile, mais favorisée par une détente vis-à-vis de l’Emirat, alors que Riyad est encore sous le choc du séisme politique qui a touché le palais.
Alors que Doha tente de contourner le blocus que lui ont imposé l’Arabie saoudite et ses soutiens dans la région, plusieurs pays cherchent à faire aboutir une médiation pour dépasser la crise. Dans ce contexte, un bon nombre d’experts et d’observateurs voyaient, en Sa Majesté le Roi, le bon et possible médiateur, compte tenu de l’estime dont le Souverain jouit auprès des chefs des Etats de la région et de l’implication du Souverain dans un processus de rapprochement et d’unification des pays arabes et de la communauté musulmane. En outre, le Maroc, allié naturel de l’Arabie saoudite, entretient des relations équilibrées avec tous les pays du Golfe qui composent le Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Dans ce sens, Sa Majesté le Roi avait pris part au sommet Maroc-Pays du Golfe à Riyad, Premier du genre. Ce sommet devait insuffler une nouvelle dynamique au partenariat stratégique et multidimensionnel entre le Maroc et le Conseil de Coopération des pays du Golfe arabe. A l’issue de cette réunion, le Souverain avait enchaîné des visites de travail dans plusieurs pays de la région, plaçant le royaume comme membre officieux du conclave, malgré son éloignement géographique.
C’est dire que cet élan de rapprochement et de conciliation a toujours animé le Maroc qui n’a pas attendu la crise pour sauter sur l’occasion. Par ailleurs, l’omniprésence du Maroc sur la scène arabe est les relations qu’il entretient avec les différents pays de la région sont aujourd’hui un atout majeur qui lui permet d’être pro-actif dans la recherche d’une solution à l’étouffement politico-économique dont fait l’objet Doha, sans se départir de son équidistance avec tous ces partenaires au Moyen-Orient. Un médiateur «neutre» et clairvoyant qui préfère passer à l’action, avec beaucoup de tact et ménageant les sensibilités des uns et des autres, quand d’autres pays du Maghreb, notamment l’Algérie et la Tunisie, se sont contentés d’appeler au dialogue et à la conciliation, dans le cadre d’un CCG, aujourd’hui menacé sur plusieurs fronts.
Hamid Dades