«Nous avons commencé par le m-wallet qui entre dans la stratégie nationale de l’inclusion financière»
Nouvellement lancé sur le marché, le paiement mobile se veut un moyen fiable et sécurisé qui facilitera la réalisation d’un ensemble d’opérations. Il se veut aussi un moyen pour réduire la circulation du cash et encourager l’inclusion financière, comme c’est l’avis exprimé, ici, par Abderrahim Bouaâzza, DG de Bank Al-Maghrib qui n’a pas omis de relever les questions de supervision des établissements et de sécurisation des opérations.
Vous venez de lancer le m-wallet, que va apporter de nouveau ce procédé et dans quel intérêt?
Ce projet va faciliter les opérations quotidiennes du citoyen. C’est un outil disponible à l’échelle nationale. Demain, grâce à cet outil, le citoyen pourra réaliser une multitude d’opérations électroniques, dématérialisées et en temps réel, notamment le transfert d’argent à un bénéficiaire donné, le règlement de ses courses auprès d’un épicier… Et, à partir de son téléphone mobile, il pourra également procéder au dépôt d’argent auprès de la banque ou d’un établissement de paiement, comme il pourra faire des retraits d’argent. On voit ainsi qu’il s’agit d’un moyen très simple qui facilitera un ensemble de transactions. Il suffit que le téléphone soit muni d’une application «portemonnaie».
Quelles sont aujourd’hui vos prévisions quant à la réussite du paiement mobile et à l’atteinte des résultats qui en sont attendus?
Avant d’en arriver aux prévisions, il faut d’abord souligner que ce projet entre dans le cadre de l’inclusion financière qui est une stratégie nationale encore à l’étude avec le ministère de l’Economie et des Finances et dont l’économie numérique est l’une des bases essentielles. Là, nous avons commencé par le lancement de ce procédé du «wallet» à travers le mobile comme moyen qui va aider au déploiement de cette stratégie d’inclusion financière, ainsi que sa mise en œuvre effective avec d’autres projets qui verront le jour, dans le même cadre, plus tard. Nous nous attendons à une diminution de circulation du cash, ainsi qu’à une forte contribution au développement de l’économie numérique et de l’inclusion financière.
Et qu’en est-il de la sécurisation des opérations et de la protection des données personnelles?
Il faut dire que nous sommes très confiants quant au paiement numérique et tout ce qui est projet d’économie numérique. Cette confiance n’empêche pas, cependant, toute la rigueur qui doit marquer la sécurisation des opérations. Dans ce sens, il faut noter que les établissements de paiement et les banques qui peuvent distribuer ces moyens de paiement sont soumis à un ensemble de règles qui existent déjà. Les banques sont, bien sûr, soumises à des dispositifs de sécurité et de protection des intérêts de la clientèle et de protection des données personnelles. Il va aujourd’hui de soi pour les établissements de paiement qui ont nouvellement été agréés et qui vont opérer dans ce secteur. Ceux-là sont également soumis à un dispositif pour sécuriser les opérations de paiement effectuées par leur clientèle.
De plus, ces établissements de paiement seront soumis au même processus de supervision qui s’applique aux banques. Des «reporting» seront fait par ces établissements et des contrôles, sur place, vont être effectués. C’est en fait la même régulation qui s’applique déjà aux banques, sauf que, dans ce cas, elle s’appliquera de manière proportionnée aux risques encourus par ces établissements de paiement.
Propos recueillis par Hamid Dades