Le Maroc s’est réveillé vendredi 29 mai 2020, sur la triste nouvelle du décès d’Abderrahman El Youssoufi. Avec la disparition de Me El Youssoufi, c’est une page d’histoire qui se referme.
Ancien Premier Secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et ex-premier ministre dans le gouvernement d’Alternance, Me El Youssoufi incarnait la fidélité aux idéaux et la capacité au compromis pour le bien et l’avenir du pays.
Un militant de première heure
Né à Tanger le 8 mars 1924, Abderrahman El Youssoufi va demeurer une figure emblématique de l’histoire du Maroc, dans la mesure où il a été une figure de proue du social-libéralisme. Il a également su, avec patience et rigueur, favoriser l’ancrage d’une nouvelle morale de coexistence politique dans le Royaume.
Militant de la première heure et grand homme d’Etat respecté de tous, Feu Abderrahman El Youssoufi a été l’un des architectes du gouvernement d’alternance né d’une volonté d’ouverture, de la part de Feu SM Hassan II. Cette expérience qui durera de 1998 à 2002, marquera un tournant majeur dans l’histoire politique du Maroc.
Et un grand homme d’Etat
En effet, le jour où Feu SM Hassan II a demandé à Si Abderrahman de former le gouvernement de transition, son choix comportait bien plus qu’une dimension purement politique ou symbolique. C’était plutôt une volonté de la plus haute autorité de l’Etat, de tourner définitivement la page de la mésentente et l’incompréhension qui aurait pu marquer, à une certaine époque de l’histoire post-indépendance du Maroc, la relation entre le pouvoir et certaines figures du mouvement national.
Qui mérite l’admiration
La disparition de Feu Hassan II, en 1999, n’a en rien altéré la relation et le respect mutuel qui existait entre la monarchie marocaine et Abderrahman El Youssoufi.
Après son intronisation, SM le Roi Mohammed VI décide de maintenir El Youssoufi à la tête du gouvernement formé le 6 septembre 2000. Il y occupera le poste de Premier ministre jusqu’au 9 octobre 2002.
Les liens entre Me Abderrahman El Youssoufi et le Souverain ne seront jamais rompus. C’est ainsi qu’en 2016, SM le Roi Mohammed VI inaugure, à Tanger, une avenue portant le nom du défunt, en hommage à son patriotisme. En 2019, Sa Majesté, Chef suprême et Chef d’État-major général des FAR, préside à Tétouan la cérémonie de prestation de serment de 1.839 officiers lauréats des différents instituts et écoles militaires et paramilitaires et officiers issus des rangs, dont 283 officiers femmes, et baptise cette promotion du nom d’Abderrahmane El Youssoufi, en hommage à ses principes immuables de patriotisme, d’attachement aux symboles de la Nation et à l’intégrité territoriale du Royaume.
L’âge et la maladie ont eu le dernier mot
Souffrant à partir de 2016, de soucis de santé dus à l’âge, Abderrahmane El Youssoufi avait reçu des visites répétées de la part de SM le Roi Mohammed VI. Le Souverain suivait personnellement l’évolution son état de santé et veillait à ce qu’il bénéficie de toute l’attention nécessaire.
Vendredi 29 mai 2020, Abderrahmane El Youssoufi a livré sa dernière bataille contre la maladie. En s’éteignant à l’âge de 96 ans, il laisse derrière lui une famille, des amis et des compagnons de route profondément attristés. Leur seule consolation, des ouvrages écrits par d’éminentes personnalités marocaines, dans lesquels ils relatent le long parcours d’un grand homme d’Etat, dont le nom restera gravé à jamais dans la mémoire collective des Marocains.
Dès l’annonce du décès de Abderrahman El Youssoufi, les leaders politiques lui ont unanimement rendu hommage, qualifiant sa disparition de grande perte pour le Maroc.
Dans cette douloureuse épreuve, la Direction et l’ensemble des salariés du Groupe Le Reporter, s’associe au deuil de la famille de Feu Abderrahman El Youssoufi et lui présente ses sincères condoléances, en implorant le Tout Puissant d’accueillir le défunt en Sa Sainte Miséricorde et d’accorder aux siens patience et réconfort.
Nous sommes à Dieu et à lui nous retournons.
LR