Abou Assia Al Maghribi : Le terroriste à la double vie

Aeroport mohammedV casablanca

Nabil, alias Abou Assia Al-Maghribi, accompagné de ses deux filles (2 et 4 ans) et de sa deuxième femme Oumama (née en 1995 à Salé), a été arrêté à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Ce Marocain résidant en France a été appréhendé au moment où il s’apprêtait à prendre un vol à destination de la Turquie pour rejoindre Daech.
Flash-back: mercredi 15 octobre, une famille arrive au poste frontière de l’aéroport Mohammed V. Le père, Nabil R, 31 ans, se présente devant le box de police. Il tend à l’officier les passeports et les billets d’avion sur un vol low cost à destination de l’aéroport Sabiha Istanbul en Turquie. L’officier n’a même pas le temps d’introduire les informations dans le système de surveillance des frontières que des agents des services de renseignements font irruption. «Monsieur, veuillez nous suivre, s’il vous plaît !», lancent-t-il à Nabil. Il s’exécute sans résistance. Il comprend que c’est la fin de son aventure.
Un communiqué du ministère de l’Intérieur, tombé le lendemain, donne des éclaircissements sur cette affaire. «Un Marocain résidant en France a été interpellé au moment où il s’apprêtait à embarquer vers la Turquie pour rejoindre le groupe terroriste Daech (…). Il était accompagné de ses deux filles, de nationalité française, âgées respectivement de 2 et 4 ans et d’une citoyenne marocaine avec laquelle il a contracté un mariage coutumier (Orfi), alors que son épouse de nationalité française serait restée en France», explique le communiqué.

Pèlerinage Nouvelle affaire d’escroquerie

Nabil a quitté la France pour la fête de l’Aïd Al-Adha en avançant à sa femme Valérie, qui était encore à l’hôpital en convalescence, puisqu’elle venait d’accoucher du troisième enfant, que sa mère était gravement malade et qu’il prenait les filles et partait au Maroc pour être à son chevet. Mais son objectif était de rejoindre les jihadistes pour acquérir l’expertise afin de s’en servir pour attaquer des sites stratégiques au Maroc, dans le cadre du projet terroriste de l’Etat islamique.
Né en 1983 à Hachtouka, dans la province d’El-Jadida, le père faisait partie des Forces auxiliaires avant de prendre sa retraite. Pour ses parents, tout ce qui se raconte au sujet de leur fils n’est que mensonge. Pourtant, il a fait ses adieux à tous les membres de sa famille, leur a demandé pardon et a confié la voiture qu’il a ramenée de France à l’un de ses amis. D’ailleurs, ce dernier a été auditionné par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).
Cette affaire a secoué l’opinion publique marocaine, car c’est la première fois qu’un père essaie d’embarquer ses enfants en bas âge dans une telle aventure. Pour les autorités marocaines, dès que Nabil R. a foulé le sol du royaume, l’alerte a été donnée, parce que son nom était apparu dans les interrogatoires de la cellule terroriste démantelée le 14 août dernier à Fnideq, au nord du Maroc. Cette cellule se chargeait de recruter et d’envoyer des candidats au Jihad en Syrie et en Irak. Le contre-terrorisme marocain a décidé de le garder sous étroite surveillance, mais ce n’est qu’une fois qu’il a essayé de quitter le territoire en direction de la Turquie que les forces de l’ordre ont décidé de l’intercepter. Les deux enfants ont été remis à leurs grands-parents installés à Tnin Chtouka. Valérie B. qui a hâte de les retrouver, est reconnaissante aux services de sécurité marocains qui ont mis fin à ce voyage vers l’enfer, programmé par un père fourbe.

«La communauté juive de la ville d'El Jadida»

Bouchra Elkhadir

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