Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, à Agadir, la cérémonie de présentation de la déclinaison régionale du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 dans la région de Souss-Massa et de signature de huit conventions et d’un protocole y afférents.
Le projet industriel du Souss-Massa, qui amorce la déclinaison régionale de la stratégie industrielle nationale, s’inscrit dans la Vision royale qui prône, à travers le déploiement du processus de régionalisation avancée, un développement territorial équitable, équilibré, inclusif et adapté aux spécificités de chaque région. Il vise à faire de la Région un pôle économique capable de créer de l’emploi, de valoriser ses richesses et de soutenir ses secteurs productifs, pour assurer une croissance inclusive, au service du citoyen.
A cette occasion, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, a souligné: «L’industrie adopte à son tour, conformément aux Hautes instructions royales, une approche régionalisée, afin de localiser les activités productives au plus près des citoyens, de capitaliser sur le potentiel de toutes nos régions et d’accéder à un nouveau palier d’émergence».
Le Plan d’accélération industrielle s’appuie sur les réalisations d’envergure et les projets structurants menés sous la conduite du Souverain, pour entamer sa déclinaison régionale et permettre aux régions, chacune selon ses spécificités, d’accueillir des activités productives, de créer des emplois et de la richesse, au plus près des citoyens.
L’émergence d’un pôle économique compétitif
Le projet industriel du Souss-Massa porte l’ambition de créer 24.000 nouveaux emplois à terme, en partenariat avec les fédérations professionnelles et dont les premiers seront générés par les projets signés à l’occasion par des investisseurs privés. Pour ce faire, la démarche industrielle conçue pour le Souss-Massa entend conforter les secteurs industriels existants, tout en développant de manière proactive et agissante de nouveaux créneaux. Et ce, en respect total des normes environnementales et de la vocation touristique de la région.
Dans le domaine de la production agro-industrielle, le Souss-Massa sera érigé en plate-forme de transformation des produits agricoles destinés tant au niveau national qu’à notre continent africain. Un partenariat renforcé entre les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie a été mis en place au profit des opérateurs, à travers un programme conjoint d’accompagnement, impliquant le Fonds de Développement Industriel et le Fonds de Développement Agricole, ainsi que la mise à disposition de l’agropole.
L’infrastructure du secteur de la construction navale engagera, au niveau national, près de 5 milliards de dirhams d’investissement. Une composante Chantier Naval Souss-Massa y est déjà intégrée. Le secteur de la chimie connaîtra, quant à lui, un accompagnement spécifique, favorisant le développement des filières de la chimie organique et de la chimie verte.
De nouveaux écosystèmes seront développés notamment, dans des secteurs émergents, leviers d’accélération industrielle, tels que la sous-traitance automobile, l’offshoring, le cuir, les matériaux de construction et la plasturgie.
Les moyens des ambitions
Pour appuyer cette ambition régionale, en plus de l’accompagnement du secteur bancaire, cinq leviers complémentaires seront mis en place. Il s’agira d’une Zone Franche Industrielle de 300 ha, intégrée dans une zone urbaine. Elle donnera accès à un foncier industriel aux standards internationaux et à des prix compétitifs. Cette zone franche permettra de renforcer l’attractivité de la Région et d’y drainer des activités exportatrices et créatrices d’emplois. A cela s’ajoute l’implication de l’OFPPT pour la formation des ressources humaines pour accompagner les industriels dans la formation et la qualification de leurs salariés et la réalisation d’un Technopark et d’une Cité de l’innovation. Ce Technopark sera destiné aux PME et aux start-ups du secteur des TIC et mettra à leur disposition des locaux prêts à l’emploi, avec des services d’accompagnement. La Cité de l’innovation permettra de doter la Région d’une infrastructure d’accueil technologique, facilitant l’accompagnement des jeunes porteurs de projets innovants. Pour ce faire, 500 MDH des Fonds de Développement Industriel et Agricole seront affectés aux projets industriels de la Région et le secteur privé de la Région Souss-Massa consacrera 500 MDH pour investir dans ces projets industriels.
Grâce à cette implication nouvelle de toutes les parties prenantes, les projets industriels, qui seront développés dans la Région de Souss-Massa, pourront être réalisés par les opérateurs, avec un apport limité à 20% du montant de ces projets. Les investisseurs privés de la Région porteront 20% et 20% supplémentaires proviendront de subventions des Fonds de Développement Industriel et de l’Agriculture. Les 40% restants seront financés, à des conditions avantageuses, par le secteur bancaire.
Conventions L’accélération régionale actée Au total, ce sont huit conventions et un Protocole, permettant la mise en œuvre de la régionalisation du Plan d’accélération industrielle au niveau de la Région de Souss-Massa et la concrétisation de 11 investissements industriels dans la Région, qui ont été signés. Il s’agit d’une Convention pour la déclinaison au niveau de la Région de Souss-Massa des écosystèmes automobile, cuir, naval, chimie, plasturgie, matériaux de construction et offshoring; d’une Convention pour l’accompagnement des besoins en formation des ressources humaines de la stratégie de développement industriel de la région de Souss-Massa à horizon 2020; d’une Convention pour la mise en place d’une Cité de l’Innovation dans la région Souss-Massa; et d’une Convention pour l’aménagement, le développement, la promotion, la commercialisation et la gestion de la zone franche Souss-Massa. Les quatre autres conventions portent sur la déclinaison de la stratégie de développement des industries agro-alimentaires au niveau de la région de Souss-Massa, le financement du Programme de développement des Industries Agro-alimentaires, la mise en place d’un Technopark dans la Région de Souss-Massa et l’accompagnement à la mise en place d’un Fonds privé pour le développement de l’investissement dans la Région de Souss-Massa. De plus, il a été procédé à la signature d’un Protocole pour la réalisation de 11 investissements industriels dans les secteurs des matériaux de construction, de la plasturgie, des industries papier et carton et de l’Offshoring.
Moulay Hafid Elalamy Approche régionalisée pour un nouveau palier d’émergence L’industrie adopte à son tour une approche régionalisée, afin d’accéder à un nouveau palier d’émergence, de localiser les activités productives au plus près des citoyens et de capitaliser sur le potentiel de toutes les régions du Royaume. Pour Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, la déclinaison régionale du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 (PAI) pour la région de Souss-Massa vient conforter la démarche de régionalisation du Royaume. Cette démarche vise à mettre le citoyen au cœur du processus de développement et des politiques publiques, afin de lui permettre d’exprimer pleinement son potentiel et de bénéficier des opportunités que recèle sa région. Selon Elalamy, l’analyse de la Région de Souss-Massa fait ressortir une évolution notable de ses infrastructures, avec 7.000 km de routes, 250 km d’autoroutes, un aéroport international et 8 zones industrielles. Cette région dispose également d’expertises fortes et reconnues qui en font la première région exportatrice d’agrumes. La région contribue aussi à 35% de la pêche nationale et assure 18% du tourisme. S’agissant du secteur industriel, la région de Souss-Massa bénéficie d’atouts certains, en particulier pour l’agro-alimentaire. Elle présente aussi un fort potentiel dans des secteurs tels que le cuir, l’offshoring et les équipements automobiles. Malgré ces atouts, la Région de Souss-Massa enregistre, selon le ministre, un déficit d’investissements industriels, dans la mesure où elle n’a pu capter que trois grands projets industriels, sur les 46 qui ont été approuvés par la Commission Nationale des Investissements; et que «la mobilisation du foncier de l’Etat n’a concerné que 296 hectares, soit huit fois moins que les régions de Marrakech-Safi ou de Tanger-Tétouan-Al Hoceima». Pour remédier à ce déficit, la déclinaison du PAI par région a fait l’objet d’une approche volontariste, visant à conforter les secteurs industriels existants, tout en développant de nouveaux créneaux, a relevé Elalamy, citant, à titre d’exemple, l’infrastructure du secteur de la construction navale qui engagera au niveau national près de 5 milliards de dirhams d’investissement, dont une composante Chantier Naval Souss-Massa qui y est déjà intégrée.
Hamid Dades