Bien qu’une éventuelle rupture des relations commerciales entre le Maroc et l’Union européenne leur porterait fortement préjudice –au moins dans un premier temps- les professionnels de l’agriculture ont été aussi fermes que le ministère de l’Agriculture. Non tenus par une obligation de réserve et étant donc plus libres de s’exprimer, ils ont été plus explicites dans leurs dénonciations.
Ainsi, le président de la Confédération Marocaine de l’Agriculture et de Développement Rural (COMADER), Ahmed Ouayach, a donné de la voix dans plusieurs médias, dénonçant les «machinations politiques» qui visent à «briser» l’Accord agricole liant le Maroc et l’Union européenne.
Et sa voix n’est pas anodine, la COMADER regroupe une vingtaine de fédérations interprofessionnelles, lesquelles fédèrent à leur tour pas moins de 250 associations nationales et régionales, agricoles et agro-industrielles, dont les produits sont destinés aussi bien au marché local qu’à l’export. De plus, la COMADER était partie prenante dans le litige jugé par la Cour de justice européenne…
«Nous nous attendions à ce que la raison s’élève au-dessus de tout, notamment après la dernière décision de la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui dit que cet accord doit rester en vigueur», a-t-il déclaré, rappelant que ce type d’accords entre le Maroc et l’UE date de plus de cinquante ans, «soit bien avant sa dernière mouture de 2012» et que «les articles de l’Accord agricole Maroc-UE sont clairs…». Et de s’indigner des combines politiques qui ciblent les produits marocains».
Même indignation du côté du président de la Fédération interprofessionnelle de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL), Houcine Aderdour.
Le secteur de l’Agriculture marocain exige que l’accord agricole qui lie le Maroc et l’Union Européenne (UE) soit «clair et crédible», a-t-il lancé, avant d’expliquer qu’à «chaque fois, cet accord fait l’objet de nouvelles nuisances, qui sont de nature à affecter les relations entre le Maroc et l’UE, particulièrement en ce qui concerne le secteur agricole».
Précisant que «certaines parties européennes, qui veulent dresser des obstacles devant l’entrée des produits marocains sur les marchés européens, manquent de recul et de la connaissance nécessaire des relations historiques qui lient le Maroc et l’UE dans le domaine de l’agriculture», Houcine Aderdour a ajouté que «la position du secteur agricole marocain, en ce qui concerne les frontières territoriales du Royaume, est celle de tous les Marocains et qu’il s’agit d’une position qui est irréversible».
KB