L’Union européenne (UE) a affiché un satisfecit appuyé, concernant les retombées socio-économiques de l’accord de pêche avec le Maroc, lit-on dans un rapport élaboré par la Direction des Affaires maritimes relevant de l’Exécutif européen.
Dans ce «Rapport d’évaluation rétrospective et prospective du protocole d’accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc», qui vient d’être soumis au Conseil de l’UE et au Parlement européen, l’UE a estimé que l’accord s’est révélé «efficace dans l’atteinte de son objectif de durabilité de l’exploitation», se félicitant de la coopération scientifique entre les deux parties, matérialisée par les réunions annuelles conjointes qui ont permis d’échanger les données disponibles et d’aboutir à des diagnostics partagés.
Les retombées de part et d’autre
Selon le rapport, l’accord de pêche a également atteint son objectif de soutien au développement durable du secteur. Cet objectif a été concrétisé, grâce notamment à la contribution de l’appui sectoriel à la mise en œuvre de projets de la stratégie Halieutis et à l’embarquement de 200 marins marocains à bord des navires de pêche européens, ainsi qu’aux 1.000 contrats d’embarquement conclus entre les deux pays. Le document a noté également que la mise en œuvre de l’appui sectoriel de l’accord de pêche s’est faite à un rythme satisfaisant, rappelant que les régions de Dakhla-Oued Eddahab et Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra concentrent 66% de l’enveloppe totale de l’appui sectoriel, soit environ 37 millions d’euros.
Selon le rapport, les premières estimations des retombées socio-économiques de l’appui sectoriel font apparaître la création de 180 emplois directs et l’amélioration des conditions de travail d’environ 59.000 personnes travaillant dans le secteur ou ses activités connexes, précisant que 75% des impacts socio-économiques ont bénéficié aux régions de Dakhla-Oued Eddahab et Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra. Le document a de ce fait recommandé de renouveler l’accord de pêche UE-Maroc qui arrivera à échéance en juillet 2018, en ce qu’il représente un «instrument de coopération approfondie avec le Maroc, fortement impliqué dans la coopération Sud-Sud».
S’agissant des retombées économiques à l’avantage de l’UE, le rapport a évoqué un bon retour sur investissement pour l’Union, ce qui signifie que chaque euro investi est supposé créer 2,78 euros de valeur ajoutée pour le secteur de la pêche européen.
L’actuel accord de pêche liant le Maroc et l’UE est entré en vigueur en 2014 pour une durée de 4 ans. Il donne accès à la zone de pêche atlantique du Maroc aux navires européens, en échange d’une contrepartie financière de l’UE de 30 millions d’euros par an et d’une contribution de 10 millions d’euros fournie par les armateurs.
ML
Faire durer la coopération Lors de sa dernière visite au Maroc, à l’occasion de sa participation au Salon Halieutis, le commissaire européen à l’Environnement, aux Affaires maritimes et à la Pêche a insisté sur la volonté de l’UE de maintenir sa coopération avec le Maroc dans le domaine de la pêche et de lui donner un nouvel élan. Pour rappel, le premier accord de pêche entre le Maroc et l’UE date de 1988.