Paraphé le 24 juillet 2018 à Rabat, le nouvel accord de pêche Maroc-Union européenne et son protocole d’application, incluent le Sahara marocain. Pour en mesurer les retombées positives sur la population locale, une délégation d’eurodéputés a effectué une visite dans la région.
Composée de parlementaires européens et de membres de la Commission du Commerce International (INTA) du parlement européen, la délégation s’est rendue dans la région de Dakhla-Oued Eddahab. Elle a eu une série de rencontres avec les représentants de l’autorité locale, les élus et les représentants d’organisations de la société civile.
Entrevues fructueuses
Dans ce cadre, le président de la région de Dakhla-Oued Eddahab, Ynja Khattat, a expliqué que cette visite a été pour les responsables marocains, au niveau de la région, une occasion de mettre en évidence l’importance des accords halieutique et agricole entre le Maroc et l’Union Européenne (UE), pour l’économie des régions du sud du Maroc. Khattat a souligné, lors des entretiens avec les eurodéputés, «la nécessité de commercialiser les produits agricoles de la région Dakhla-Oued Eddahab sur les marchés européens, en bénéficiant des privilèges douaniers accordés aux autres régions du Royaume, faute de quoi cela aura un impact négatif sur les projets initiés dans la région». Et de déclarer: «Notre première mission est de protéger les investisseurs dans la région, ainsi que les différents investissements qui contribuent à la création de richesses et de postes d’emploi». Il a annoncé que la région se prépare d’ores et déjà à la mise en œuvre de plusieurs projets agricoles phares qui concernent, au total, quelque 5.000 ha, dont 2.500 ha prévus pour l’économie solidaire. Khattat a conclu que les entretiens avec la délégation de l’UE ont été fructueux.
Quel impact?
S’agissant des objectifs de cette visite de prospection, le rapporteur de la Commission du Commerce International (INTA) du Parlement européen, Patricia Lalonde, a noté que cette délégation visait «à s’informer sur le terrain du degré du bénéfice de la population sahraouie de l’accord commercial entre le Maroc et l’UE et à évaluer son impact et ses avantages sur les habitants de la région».
Pour les Européens, la signature de l’accord de pêche Maroc-UE en juillet 2018 ne constitue qu’une première étape, avant l’examen du texte par le Parlement européen. Côté marocain, ce texte devra franchir l’étape d’approbation par le Conseil de gouvernement, le Conseil des ministres et le Parlement.
Mohcine Lourhzal
Ce que prévoit le nouvel accord de pêche Maroc-UE La nouvelle mouture de l’accord de pêche Maroc-UE précise les zones de pêche et les conditions d’accès pour la flotte européenne. Pour ce qui est des débarquements obligatoires et les catégories de pêche, ils restent inchangés par rapport à l’ancien protocole, avec un nombre de navires atteignant 128. Par ailleurs, le nouvel accord permettra une augmentation de la contrepartie financière versée au Maroc. Celle-ci passera d’une moyenne annuelle de 40 M€ à 52,2 M€. Une augmentation du nombre de marins marocains à embarquer dans les navires européens est également prévue. En outre, concernant la préservation de la durabilité des ressources halieutiques et de la protection de l’environnement marin, plusieurs exigences techniques ont été intégrées à cet accord, notamment l’interdiction de capture pour certaines espèces marines, comme le poulpe et la crevette. De plus, le nouveau protocole couvre la zone géographique de Cap Spartel à Cap Blanc, tout en excluant la Méditerranée de ce périmètre, dans une fin de préservation de ses ressources qui souffrent à plusieurs endroits de surexploitation.