Adieu Si Ahmed Zaïdi, Adieu l’ami et le confrère

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Le dirigeant et figure emblématique de l’USFP, Ahmed Zaïdi, n’est plus. Il nous a quittés dimanche 9 novembre 2014, emporté au volant de son 4×4 par les eaux de l’Oued Cherrat à Bouznika.

Ironie du sort, le défunt, fils de la région, en connaissait mieux que quiconque tous les recoins et surtout le fleuve qui a mis tragiquement fin à ses jours.
La nouvelle du décès à 61 ans de Si Ahmed est tombée, ce dimanche, comme un couperet et a vite fait -internet aidant- le tour des quartiers généraux des partis politiques, opposition et majorité, proches, amis, confrères journalistes, simples citoyens, habitants de Bouznika, figures de la société civile…
Même un dimanche, jour de congé, Si Ahmed ne connaissait pas le repos. Il enfourcha son cheval d’acier, un 4×4, pour solutionner -sens aigu de la responsabilité- quelques problèmes du quotidien des citoyens de sa région en sa qualité de président de la Commune de Cherrat et de député de la région. Le destin en a voulu autrement et les pluies abondantes, ce jour-là, ont fait le reste. Si Ahmed n’a pas réussi à maîtriser sa voiture qui fut submergée par les eaux de la rivière. Dans une ultime et humaine tentative de sauver sa vie, il a recouru à son portable et appelé Ali, un employé de la Commune de Bouznika (il était 12h00), pour lui demander de ramener une voiture de dépannage pour sortir la sienne emportée par les eaux. La technologie n’étant pas toujours fiable et au rendez-vous, la communication a été coupée avant même que le regretté défunt ne puisse dire exactement sous quel pont sa voiture se dissimulait. Ce qui explique sans doute le retard pris pour secourir Si Ahmed. Selon des proches, il aurait tenté d’ouvrir sa portière. Mais celle-ci était verrouillée automatiquement et le décès est survenu.

Baha, mort en ministre d’Etat ?

La mort tragique du dirigeant socialiste Si Ahmed Zaïdi a été un terrible choc, autant pour sa petite famille (ses parents, son épouse et ses quatre enfants) que pour sa grande famille ittihadie, dirigeants et militants de l’USFP et les états-majors politiques, ministres, parlementaires, journalistes, figures de la société civile et l’ensemble des Marocains, particulièrement les habitants de Bouznika.
Ceux qui ont accompagné Si Ahmed à sa dernière demeure se comptaient par milliers. Ils étaient unanimes à dire que la disparition de Zaïdi, le proche, l’ami et le confrère, est une grande perte pour le Maroc et l’USFP. Et pour cause, Si Ahmed avait débuté son parcours de journaliste à la RTM (Radio Télévision Marocaine de Dar El Brihi) en 1974. Il présentait le journal télévisé de 20h00. Il a toujours été un farouche défenseur des libertés d’expression et de la presse. Député, puis chef du groupe ittihadi à la Chambre des représentants, il avait toujours su, calme, serein et convaincant, faire passer les messages dans un sens des responsabilités dont il avait le secret et qui lui valait estime et respect auprès de la famille politique, toutes tendances confondues, opposition et majorité. Le défunt se démarquait en cela des politiciens et parlementaires qui faisaient du chahut leur cheval de bataille. L’opposition se souviendra de cet homme au verbe facile et aux arguments étalés avec grand soin. Il intervenait au lieu et au moment qu’il fallait et savait rester digne, respectueux des valeurs et des autres, même quand ses joutes oratoires résonnaient dans tous les recoins de l’Hémicycle et dérangeaient quelque part.
Les funérailles de notre ami et confrère ont drainé la foule. Ils étaient des milliers, hommes et femmes, à l’accompagner à sa dernière demeure et à prier pour lui, pour une place au Paradis. Il a fallu, ce lundi 10 novembre 2014, des heures de marche de son domicile à la mosquée et autant vers le cimetière de Cherrat, dans sa Commune où il a été inhumé.
Si Ahmed, l’ami et le confrère avec qui j’ai passé de très bons moments et couvert des événements dans les quatre coins du monde, n’est plus. Ces gros calibres d’hommes politiques ne s’oublient pas facilement, au point qu’il m’est difficile de concevoir que je ne pourrais plus l’interpeller dans les couloirs ou au resto du Parlement pour lui soutirer quelques informations ou un éventuel scoop; une pratique à laquelle il se prêtait plutôt spontanément. C’était le réflexe de vieux routier de la presse (c’est lui qui a fondé le club de la Presse). A ce propos, il m’avait dit il n’y a pas longtemps, serein: «Si Nafaa, tu peux écrire si tu veux que je suis pour l’élection d’un nouveau président de ce club. Il suffit de réunir une assemblée générale pour ce faire». Eh bien, voilà, son vœu va être exaucé, peut-être…
Avec beaucoup de respect, une profonde et lancinante douleur, je te dis: adieu, l’ami Si Ahmed. Nous sommes à Dieu et à lui nous retournons.

Retraite : Ça va chauffer, côté syndicats !

Mohammed Nafaa

PS : Toute l’équipe du Reporter s’associe à la douleur de la famille de Si Ahmed Zaïdi et lui présente ses sincères condoléances, priant Dieu le Tout Puissant d’entourer le défunt de sa sainte miséricorde.

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