Affaire Abou Naîm Grave dérive takfiriste

Abou nam takfiriste

Plus d’une vingtaine d’ONG se sont mobilisées contre les menaces «takfiristes» du cheikh salafiste, Abdelhamide Abou Naîm qui a, par ailleurs, maille à partir avec la Justice.

Les quelque vingt ONG se sont constituées en une coalition qui sera appelée à se pencher sur les mesures à prendre pour créer une coordination réunissant toutes les composantes concernées de la société. Une manière de mettre en garde l’opinion publique et le gouvernement marocain contre les dangers de la fatwa «takfiriste» du cheikh salafiste. Ce dernier a été relâché dans la soirée de ce lundi 6 janvier, après un interrogatoire à la préfecture de police de Casablanca. L’interrogatoire de plus de cinq heures a porté sur ses déclarations faites dans une vidéo diffusée sur Youtube. Dans cette vidéo, rappelons-le, Abou Naîm a traité nombre de personnalités marocaines, dont le premier secrétaire de l’USFP, de mécréants. Les fatwas takfiristes du salafiste ont ciblé d’autres personnalités de la gauche marocaine, ainsi que plusieurs intellectuels. Ce qui n’a pas manqué de soulever un tollé au sein des ONG. Mais les appels de la société civile de déclencher une procédure judiciaire à l’encontre de l’auteur de ces déclarations n’ont pas suffi pour inquiéter cet ancien imam congédié par le ministère des Habous et des Affaires islamiques.
En effet, après ses menaces takfiristes, le salafiste a fait une autre sortie dans une deuxième vidéo, accusant cette fois-ci la deuxième chaîne TV publique de «sionisme». «2M est une chaîne sioniste qui attaque l’Islam et la Charia. Elle répand les rumeurs et les mensonges», a-t-il déclaré dans cette nouvelle vidéo.
Finalement, l’Exécutif est passé à l’acte en décidant d’ouvrir une enquête judiciaire au sujet des fatwas du salafiste. Une décision qui a été annoncée à l’issue du Conseil de gouvernement tenu vendredi 3 janvier 2014. Ainsi, Hassan Matar, le procureur du Roi près le Tribunal de première instance (TPI) de Casablanca a annoncé avoir ordonné une enquête sur les propos faits par le salafiste. Dans un communiqué parvenu au Reporter, ce samedi 4 janvier, le procureur du Roi a souligné que les propos d’Abou Naîm sont «une humiliation à l’égard de certaines instances», affirmant que les mesures légales nécessaires seront prises à la lumière des résultats de cette enquête.
Pour rappel, ce salafiste a décrété sa fatwa «takfiriste» en réplique à de supposés propos du Premier secrétaire de l’USFP appelant à la criminalisation de la polygamie et à l’égalité entre les hommes et les femmes en matière d’héritage.
En réaction à cette affaire, nombre de voix associatives ont souligné que certains avaient cru que les appels à l’extrémisme allaient régresser, surtout en tenant compte du nouveau paysage politique.

“L’acte criminel” commis par des soldats algériens contre deux sahraouis dénoncé à l’international (El Siete)

Naîma Cherii

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