Des experts marocains se sont élevés, mercredi, contre les manœuvres cherchant à mêler le Maroc à l’affaire “Pegasus”, dénonçant des accusations qui ne reposent sur aucun fondement technique.
S’exprimant à l’occasion d’une conférence débat et d’information organisée par le Parlement marocain et consacrée aux attaques hostiles, flagrantes et répétées contre le Royaume par le Parlement européen (PE), ces experts ont relevé que ces accusations fallacieuses font partie de la campagne hostile menée par le PE contre le Maroc sur plusieurs fronts.
Ainsi, le Président de la Commission Nationale de contrôle de la protection des Données à caractère Personnel, Omar Seghrouchni, a indiqué qu’une lettre été signée par plus de 200 experts mondiaux en cybersécurité battant en brèche les conclusions du rapport publié par Amnesty international sur le programme “Pegasus”.
M. Seghrouchni a également indiqué que les accusations concernant “Pegasus” s’appuient sur des allégations issues de sources inconnues et reposent sur des conclusions hâtives dans une tentative d’impliquer certains pays sur la base d’évaluations techniques erronées.
De son côté, le politologue Mustapha Sehimi a relevé que le rapport préliminaire de la commission d’enquête européenne ne contient aucun élément pouvant incriminer d’une manière ou d’une autre le Maroc, faisant observer que le logiciel Pegasus a été vendu à 28 pays et le Royaume n’y figure pas.
“Nous avons affaire à un système d’hostilité à l’endroit du Maroc qui utilise tous les leviers possibles pour porter atteinte à son image et sa crédibilité”, a fait savoir M. Sehimi, relevant que ce “matraquage” médiatique s’inscrit dans le cadre d’une stratégie particulière de “surchauffe, de polarisation et de cristallisation” sur le Maroc.
Cette polarisation s’explique par l’autonomisation du Maroc par rapport à un certain nombre de puissances étrangères, notamment après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara qui constitue un acte majeur dans la réarticulation de la diplomatie marocaine, a-t-il expliqué.
D’autre part, le membre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, Allal Amraoui, a souligné que le Maroc n’est “pas une jungle numérique”, étant donné que le gouvernement et le parlement marocain, dans le cadre de leurs travaux pour fortifier l’état de droit, ont renforcé la législation nationale par la promulgation de plusieurs lois relatives à la cybersécurité afin de préserver les données personnelles des citoyens marocains et des étrangers résidant au Maroc.
Après deux années de campagne médiatique visant la diffamation du Maroc dans l’affaire Pegasus, il s’avère aujourd’hui que toutes les accusations portées contre le Royaume dans ce contexte étaient erronées, car aucune preuve n’a été fournie, a-t-il poursuivi, notant que cette campagne est régie par des arrière-pensées contre le Maroc et le modèle qu’il représente.
Cette conférence, organisée par les deux Chambres du Parlement, a examiné les soubassements des attaques méthodiques et des agressions mensongères relayées par le PE contre le Royaume de manière systématique et assumée.
Elle a connu la participation de parlementaires, de représentants de la société civile, d’experts et de juristes, qui ont abordé l’instrumentalisation de la question des droits de l’Homme, les visées contre l’intégrité territoriale du Royaume ou encore l’exploitation sournoise de l’affaire Pegasus.
Le parlement du Royaume du Maroc avait annoncé, dans un communiqué conjoint des deux chambres, le 23 janvier, sa décision de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen en les soumettant à une réévaluation globale, visant à prendre des décisions fermes et appropriées, suite aux dernières positions du Parlement européen à l’égard du Maroc.
Dans cette optique, le Parlement avait décidé de créer une commission thématique ad-hoc consacrée à la réévaluation des relations avec le PE et composée de représentants des deux Chambres du Parlement.
LR/MAP