Les Etats-Unis et les talibans afghans ont signé samedi un accord historique à Doha, qui ouvre la voie à un retrait total des troupes américaines après 18 ans de guerre et à des négociations de paix interafghanes inédites.
Le président américain Donald Trump a cependant d’emblée prévenu que si les choses se passent mal, nous y retournerons. Il rencontrera bientôt les dirigeants talibans, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Washington.
L’accord négocié pendant un an et demi au Qatar a été signé par les principaux négociateurs des deux parties ennemies, Zalmay Khalilzad côté américain et le chef politique des insurgés afghans, Abdul Ghani Baradar, en présence du secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
Khalilzad et Baradar se sont serré la main sous les applaudissements et les cris Allah Akbar.
Ce texte n’est pas un accord de paix à proprement parler, car les autorités afghanes, elles-mêmes aux prises avec les divisions nées d’une élection présidentielle contestée, ont jusqu’ici été tenues à l’écart de ces pourparlers directs sans précédent.
Mais les Américains s’engagent à entamer immédiatement un retrait graduel de leurs troupes, pour les ramener d’environ 13.000 actuellement à 8.600 d’ici 135 jours.
Un calendrier de principe prévoit le retrait total de toutes les forces étrangères d’Afghanistan au cours des 14 mois suivant la signature de l’accord, selon le texte.
Leur départ est toutefois lié au respect par les talibans de leurs engagements sécuritaires et aux progrès dans les négociations interafghanes à venir, selon des hauts responsables américains.
En contrepartie de cette revendication-clé des talibans, ceux-ci s’engagent à bannir tout acte de terrorisme depuis les territoires qu’ils contrôlent et à entamer de véritables négociations avec le gouvernement de Kaboul avec lequel ils refusaient jusqu’ici de parler.
Ces négociations doivent commencer d’ici le 10 mars, selon l’accord, probablement à Oslo.
Avec AFP