Après 13 ans de guerre, des centaines de milliards de dollars engloutis, des milliers de vies brisées et une menace talibane persistante, l’opinion et une partie des élus ne croient plus à une issue positive, concèdent des experts.
Le seul financement des 352.000 hommes des forces afghanes en 2013 a coûté 6,5 milliards de dollars, dont 5,7 milliards pris en charge par Washington, «deux fois le revenu de l’Etat afghan», note Stephen Biddle, du Council on Foreign Relations, un groupe de réflexion de Washington. A partir de 2015, une fois la mission de combat de l’OTAN achevée, les forces afghanes coûteront encore 5 milliards, dont environ 3,2 milliards à la charge de Washington et 1,3 milliard à la communauté internationale. Actuellement sur le terrain, «aucun camp ne peut l’emporter», selon lui. La situation militaire est dans l’impasse.
«Le seul moyen pour l’armée afghane de maintenir le statu quo est que des étrangers paient les factures et l’acteur central à ce titre est le Congrès américain», explique M. Biddle. «Après 2014, la guerre va devenir un concours d’endurance entre le Congrès et les talibans. A moins de penser que le Congrès américain est plus patient que les talibans. Tôt ou tard, s’il n’y pas de règlement négocié à cette guerre, l’armée afghane cessera d’être financée; elle se fragmentera et la guerre sera perdue», craint-il.