Cette attaque a ciblé un camp de formation des services de renseignements, généralement réticents à communiquer sur ce genre de bilans. Un véhicule de transport de troupes de l’armée afghane, un Humvee volé et «rempli d’explosifs», a d’abord détoné à l’entrée du centre de formation des services de renseignements à Maidan Shar, chef-lieu de la province de Wardak, à 50 kilomètres au sud de la capitale.
«Puis, trois hommes dans un véhicule qui suivait le Humvee sont entrés dans le camp», a détaillé Abdul Wahid Akbarzai, membre du Conseil provincial. Un échange de tirs s’est engagé et les trois assaillants ont rapidement été tués, mais la majorité des décès est survenue «lorsqu’un bâtiment s’est en partie effondré après la forte explosion», a indiqué le chef du Conseil provincial, Akhtar Mohammad Tahiri, précisant que les assaillants portaient des uniformes des services de renseignements.
Une source sécuritaire de haut rang, qui souhaite rester anonyme, a pour sa part fait état d’«au moins 70 morts» auprès de l’AFP. Un premier bilan des autorités provinciales avait fait état, lundi 21 janvier, de 12 morts et 20 blessés. D’autres médias en Afghanistan rapportent que plus de 100 personnes ont été tuées. Ces attaques surviennent, alors que l’envoyé spécial américain pour la paix, Zalmay Khalilzad, vient d’achever une tournée régionale qui l’a mené en Chine, en Inde, en Afghanistan et au Pakistan.
Les talibans ont, par ailleurs, annoncé avoir rencontré des représentants américains au Qatar, où ils possèdent un Bureau politique. Les discussions devaient se poursuivre le lendemain, mardi 22 janvier, ont-ils ajouté. Les Etats-Unis n’ont pas confirmé à ce stade cette entrevue. La dernière rencontre confirmée entre les deux parties s’était tenue à Abou Dhabi fin 2018. Les Etats-Unis souhaitent que les talibans engagent des discussions avec le gouvernement afghan, mais ceux-ci ont toujours refusé, arguant qu’il était «une marionnette» de Washington.
PZ