Lors d’un discours devant les députés de son parti au Parlement, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé, mardi 20 février, que les forces turques assiégeraient prochainement la ville syrienne d’Afrin, «dans les prochains jours et de façon beaucoup plus rapide», a-t-il précisé.
Dans l’après-midi, des forces pro-régime de Damas ont pénétré l’enclave syrienne. L’agence officielle du pays, SANA, a indiqué qu’elles allaient «se joindre à la résistance contre l’agression turque». La télévision d’Etat syrienne a montré des véhicules entrer dans l’enclave, puis a annoncé que des tirs d’artillerie turcs les avaient pris pour cible. Un haut responsable kurde avait déclaré que le gouvernement syrien et les Yekînen Parastina Gel (YPG, «Unités de protection du peuple») avaient conclu un accord prévoyant le déploiement d’unités de l’armée syrienne dans l’enclave, pour faire face à l’offensive turque. Après des années de relations très tendues, les Kurdes et les forces de Bachar Al-Assad ont bel et bien scellé une alliance face à la Turquie. Mardi après-midi (20 février), des «centaines de combattants» pro-régime se sont déployés dans l’enclave d’Afrine, pilonnée par les Turcs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Un développement majeur qui rend encore plus complexe la guerre civile qui ravage la Syrie depuis bientôt sept ans.
Ces troupes seront positionnées le long de la frontière turque, ont indiqué les Unités de protection du peuple (YPG), la milice kurde qu’Ankara considère comme «terroriste». La Turquie veut à tout prix chasser les forces kurdes d’Afrine à la faveur de son offensive qui est entrée dans son deuxième mois.
Patrice Zehr