Entretien avec Amani Abou-Zeïd, représentant de la Banque Africaine de Développement (BAD)
En tant que BAD, qu’attendez-vous de ce Forum Maroc-Asie des affaires dans le contexte de crise économique internationale?
En tant que BAD, nous cherchons à renforcer encore et davantage ce partenariat Afrique-Asie -surtout qu’il s’agit là d’un partenariat sur la base gagnant-gagnant- et à faire profiter le continent africain des meilleures connaissances, expériences, savoir-faire et techniques déjà développées en Asie. Nous voulons que les investissements asiatiques sur notre continent puissent contribuer à la croissance, à créer des emplois et à voir délocaliser -pourquoi pas?- quelques entreprises asiatiques sur le continent africain.
Quel rôle joue le Maroc?
Je crois que le Maroc a déjà entamé son rôle de véritable pont entre l’Afrique subsaharienne et l’Asie. De grands efforts ont été faits au plus haut niveau.
Vous évoquez sans doute le rôle de SM le Roi Mohammed VI…
Il faut rappeler, bien sûr, les visites effectuées par SM le Roi en Afrique subsaharienne et les échanges économiques et culturels qui existent entre le Maroc et les pays subsahariens. Il y a aussi des banques marocaines de renommée qui se positionnent un peu partout dans le continent. Je crois qu’il y a lieu, pour le Maroc, de jouer un rôle de charnière entre le continent africain et l’Asie.
Est-ce que les frontières toujours fermées entre le Maroc et l’Algérie ne portent pas préjudice à ce partenariat Afrique-Asie, étant donné l’importance du marché maghrébin?
Le marché maghrébin est, je crois, un faux débat. Il ne faut pas réduire le débat à la question des frontières.
C’est une réalité pourtant…
Oui, mais je crois que le marché est là et il n’y a pas mal d’échanges qui se font et qui ne nécessitent pas forcément une voie physique. On parle des échanges financiers, d’autres par voie maritime. Les échanges concernent les techniques d’information et de communication qui ne nécessitent pas des voies physiques. Je crois aussi qu’il y a de plus en plus une prise de conscience de l’importance de l’intégration régionale, surtout celle de l’Afrique du Nord, pour augmenter la croissance économique. Je pense qu’il y a des pas qui sont entamés dans ce sens et qui feront que bientôt les défis soient inéluctablement relevés.
Propos recueillis par Mohammed Nafaa