Le chef de l’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, a rendu hommage à Desmond Tutu, l’archevêque anglican du Cap, qui incarnait selon lui «l’essentiel de l’humanité», mais le bilan des héritiers de Mandela au pouvoir reste très en deçà des espoirs de la population.
Après avoir été testé positif il y a deux semaines au Covid-19, il vient tout juste de se rétablir. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a ainsi pu rendre un dernier hommage à Desmond Tutu, qu’il a salué comme «un homme d’un courage inébranlable, de conviction, et dont la vie a été consacrée au service des autres».
Une perte à plus d’un titre, celle d’un compagnon, mais aussi d’une icône de la lutte anti-apartheid qui incarnait la Rainbow Nation, l’Afrique du Sud arc-en-ciel, celle que le président actuel, à 69 ans, a bien du mal à maintenir dans cet idéal de mixité. En poste à la tête du pays depuis 2018, il doit faire face depuis le début de son mandat à un chômage record de 35%, à une croissance anémique qui frôle la récession, et à une corruption endémique, 64% des Sud-Africains estimant qu’elle a encore augmenté l’an passé.
Sur le plan politique, cela s’est traduit en novembre par le pire des résultats électoraux au niveau local pour l’ANC au pouvoir et par une vague de contestation sans précédent, en juillet dernier, des partisans de son prédécesseur et ancien rival, Jacob Zuma. Ramaphosa, un syndicaliste devenu milliardaire, fêtera l’anniversaire de son parti le 8 janvier. S’asseoir à ses côtés coûtera la bagatelle de 1,2 million de rands, soit plus de 6.600 euros. De l’argent qui, a-t-on spécifié, ira droit dans les caisses de l’ANC, à court de revenus, pour payer ses salariés. Bonne nouvelle cependant concernant Omicron.
L’Afrique du Sud, où a été détecté en novembre Omicron, le nouveau variant du SARS-CoV-2, a annoncé jeudi 30 décembre, avoir passé le pic de la vague de contaminations causée par ce dernier, sans constater une hausse importante du nombre de morts. «Tous les indicateurs suggèrent que le pays a vraisemblablement passé le pic de la quatrième vague» de l’épidémie de Covid-19, a déclaré la présidence dans un communiqué, annonçant la levée de certaines restrictions sanitaires, notamment le couvre-feu nocturne. «Une augmentation marginale du nombre de morts a été constatée dans toutes les provinces», a-t-elle poursuivi.
P. Zehr