L’ambassadeur, représentant permanent du Maroc aux Nations-Unies, Omar Hilale, a clôturé avec succès la partie principale des travaux de la Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) de la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU, à l’issue de cinq semaines de délibérations tenaces mais sans blocages, pour la première fois depuis plusieurs années.
Malgré des circonstances défavorables dues à la pandémie et aux mesures de restriction de sa propagation au sein de l’ONU, la Commission a pu terminer ses travaux, à temps, vendredi, non sans avoir tenu ses trois phases opérationnelles traditionnelles, adopté une soixantaine de projets de résolutions et entendu près de 137 délégations, dont un grand nombre a fait cette année le déplacement jusqu’à New York.
Au-delà de l’aspect traditionnel des échanges musclés, des positions parfois opposées et du grand nombre de droits de réponses qui caractérisent ses travaux, la Première Commission a particulièrement su adopter ses programmes de travail pour cette année et pour la prochaine session sans heurts ou oppositions, en particulier de la part des grandes puissances. L’adoption de ces programmes est d’autant plus importante qu’il est à rappeler que la 3è et dernière session de fond de la Commission du désarmement des Nations Unies (UNDC) est, à ce jour, reportée à une date ultérieure car elle n’a pas pu adopter son programme de travail de 2019.
La présidence de la Première Commission par M. Hilale, a su faire prévaloir, cette année, les valeurs de l’égalité des délégations, de l’écoute et, en particulier, de l’impartialité vis-à-vis des Etats membres, dans une Commission des plus politique et politisée. Les différentes délégations n’ont, également, eu recours à aucune motion procédurale, ni durant la phase des débats général et thématiques, ni lors des adoptions, ce qui fait l’exception de cette session.
La présidence et le leadership de l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, ont particulièrement su recueillir le concours, la flexibilité et la coopération de toutes les délégations.
Lors de cette séance, plusieurs délégations ont pris la parole pour saluer la pleine réussite des travaux de la Commission cette année et féliciter l’excellente gestion, atmosphère et déroulement des travaux de la Première Commission.
Dans son mot de clôture, M. Hilale a mis l’accent sur le travail de la Première Commission «qui ne fait que gagner en importance et en pertinence, à l’image de l’évolution des menaces qui marquent le contexte global actuel compliqué et de la nature aussi transversale qu’hybride des questions de désarmement et de sécurité internationale dont elle est saisie chaque année».
Il a affirmé que «la pandémie de la Covid a révolutionné notre mode de vie mais nous a également rappelé qu’on est égaux devant les fléaux globaux, vulnérables seuls et plus résilients ensemble», soulignant que malgré les restrictions pandémiques, exceptionnelles et de taille, la Première Commission n’a rien perdu de sa verve et de son dynamisme habituels.
«Le courage de recourir aux prémices du dialogue, de la prévention des conflits avant leur irruption, de la diplomatie et de la négociation dans le cadre du multilatéralisme, épargne des vies», a relevé l’ambassadeur, tout en précisant que «ce courage reste nécessaire si on veut apporter des solutions durables et garantir une paix, une sécurité et une stabilité pérenne, aussi bien aux niveaux régional qu’international».
Il a, en outre, indiqué que la quintessence des délibérations de la Première Commission à cette session, ont permis de soulever beaucoup de divergences, de méfiances et de défiances entre les délégations, mais également des moments de francs échanges, de coopération et de consensus, notamment sur un grand nombre de projets de résolution et dans les domaines, traditionnellement conflictuels, des espaces cybernétique et extra-atmosphérique.
M. Hilale a souligné que les discussions approfondies à travers toutes les phases opérationnelles de la Commission, ont permis de retenir trois messages clés à cette session, à savoir la priorité qu’occupe le volet du désarmement nucléaire pour aboutir à un désarmement général et complet, particulièrement au vu des conséquences humanitaires et environnementales des armes nucléaires et à la veille de la tenue de la 10e Conférence de Révision du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP).
Il s’agit aussi du besoin de recourir à davantage de négociations lorsqu’il s’agit de considérer des questions ayant un caractère à double usage, à l’instar de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique et le cyberespace, ainsi que de l’importance de l’inclusivité et du rôle indéniable et incontournable des femmes, des jeunes et de la société civile, dans la durabilité des efforts de désarmement et de non-prolifération, et pour la pérennisation de la paix.
L’ambassadeur du Maroc a rappelé qu’au-delà des désaccords, les Etats membres de l’ONU restent affectés par les mêmes menaces et ont besoin les uns des autres, soulignant que les divergences de vues constituent des points de départs du dialogue, et du progrès vers le compromis.
Dans ce cadre, M. Hilale avait mené une série de consultations régulières, aussi bien avant que durant les travaux de la Première Commission, y compris avec les puissances nucléaires. Il s’était, notamment, entretenu séparément avec la Sous-secrétaire d’Etat américaine pour le Contrôle des armements et de la sécurité internationale, Bonnie Jenkins, l’ambassadeur représentant permanent de la France auprès de la Conférence du désarmement, Yann Hwang, l’ambassadeur représentant permanent adjoint de la Russie à New York, Dmitry Polyanskiy, et l’ambassadeur représentant permanent adjoint de la Chine, Geng Shuang, qui lui avaient exprimé leur plein soutien.
La présidence par M. Hilale de la Commission se poursuivra durant cette 76ème session de l’Assemblée générale de l’ONU qui se conclura au mois de septembre 2022.
LR/MAP