L’industrie agro-alimentaire est promise à un bel avenir. Les opérateurs de ce secteur auront droit à des financements pour renforcer leur compétitivité et leur productivité, notamment sur le plan international. Ce mardi 11 juillet, le Groupe Crédit Agricole (CAM, que préside Tariq Sijelmassi) a dévoilé son nouveau dispositif pour financer la filière de l’industrie de l’agro-alimentaire (IAA).
La présentation de nouveaux packs de financement de ce secteur a été faite, à Skhirat, en ligne avec le nouveau contrat-programme de l’IAA, signé en avril dernier entre le gouvernement et les professionnels de l’agro-industrie, à l’occasion des Assises de l’Agriculture. C’est un événement pour le secteur de l’agro-industrie. Car cette offre d’accompagnement vient compléter le nouveau contrat-programme prévoyant 12 MMDH d’investissement d’ici 2021. «Ce dispositif que propose le CAM a été conçu pour apporter, à chaque étape de la chaîne de valeur, une réponse immédiate aux besoins et aux contraintes des opérateurs du secteur agro-alimentaire», a souligné Hanane Ajly, responsable au Groupe CAM qui a présenté les nouveaux packs de financement.
A terme, ce dispositif devrait permettre de créer plus de 38.000 emplois industriels et 13 MMDH de valeur ajoutée additionnelle. Il se caractérise par une offre déclinée en plusieurs packs, permettant d’arrimer la production (amont) et la transformation industrielle (aval) à travers notamment un accompagnement de l’ensemble des opérateurs des chaînes de valeur alimentaires, selon leurs spécificités. Au total, la nouvelle offre propose aux acteurs du secteur huit packs composés chacun de produits dédiés à chaque étape, allant de l’intrant agricole à l’exportation, en passant par la production, mais également l’amélioration de la commercialisation et de la valorisation du produit, aussi bien sur le marché national qu’international.
Pour atteindre cet objectif, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch, a précisé à cette occasion que les professionnels ont besoin d’une capacité de stockage et frigorifique, de stations de conditionnement, de transformation, etc. Il a noté que l’aide de l’Etat à ce secteur sera de l’ordre de 4 MMDH d’ici 2021.
Grâce aux nouveaux packs de financement, qui ciblent aussi bien les producteurs et les industriels que les exportateurs, ces derniers vont bénéficier de montants substantiels, allant jusqu’à 20-30% des investissements pour les filières présentant des besoins urgents. Il s’agit d’Agrum’pack (filière des agrumes), Pack Fruits (filière des fruits frais et transformés), Pack Légumes (filière des légumes frais et transformés), OLEA Pack (filière d’huile d’olive), Pack Produlait (filière des produits dérivés du lait), Pack Viandes (filières avicole et des viandes rouges), Pack Pâtes et Couscous et Pack Biscuiterie-Chocolaterie-Confiserie.
En détails, le nouveau dispositif se caractérise par des montants de crédit dont les durées et les différés d’amortissement seront en adéquation avec la nature et la rentabilité prévisionnelle des investissements. Dans certains cas, les investissements peuvent être couverts à 100%. Des financements adaptés pour l’approvisionnement en matières premières agricoles dans les meilleures conditions, des crédits MLT (moyen et long termes) pour le renforcement des moyens logistiques (locaux d’entreposage, matériel roulant et divers équipements) et des lignes d’avances sur marchandises incluant des avances aux producteurs avant récolte, sont également prévus par la nouvelle offre du Groupe Crédit Agricole du Maroc. «L’avance pour sécuriser l’approvisionnement est une autre nouveauté de ce nouveau dispositif. C’est une offre qui répond à des besoins spécifiques chez les opérateurs. Son objectif est d’accorder une avance avant la récolte pour permettre aux unités agro-industrielles d’accorder des avances aux agriculteurs sur la base d’un contrat, pour garantir l’approvisionnement de leurs unités en produits agricoles», a noté Hanane Ajly, responsable au Groupe CAM. Par ailleurs, le groupe propose: un produit de financement dédié aux projets intégrant les nouvelles technologies dans les processus de production; un accompagnement financier dédié au renforcement des circuits commerciaux d’écoulement des produits sur le marché local; une offre complète pour les opérations à l’international; ainsi que des avances sur les subventions d’exportation. De même, le nouveau dispositif se décline en lignes de fonctionnement -prévues pour répondre aux besoins de trésorerie des acteurs-, une offre spéciale pour accompagner les projets de valorisation de premier niveau des produits agricoles menés par des petits producteurs organisés en groupements; et un accompagnement des processus de normalisation, de labellisation et de certification par des financements annuels adaptés (coût de l’audit et frais de mise en œuvre des recommandations).
Outre ces packs, le dispositif propose également un pack «développement durable» pour accompagner tout acteur souhaitant opter pour des techniques respectueuses de l’environnement (agriculture biologique, audits énergétiques, etc.). Ce pack est constitué de six produits, à savoir: «Biofilaha», «EcoTaqa Agro-industrie», «Saquii Optimisé», «EcoTaqa Solaire», «Ecotaqa Agriculture» et un produit traitement-valorisation des déchets. Pour une plus grande fluidité et une rapidité des traitements des demandes des clients, la démarche prévoit des procédures simplifiées et adaptées aux réalités du terrain, ainsi qu’un processus de décision décentralisé. Le président du Groupe, Tariq Sijelmassi, a d’ailleurs annoncé une adaptation de l’organisation de son groupe avec un raccourcissement des délais de décision et davantage d’autonomie régionale.
Naîma Cherii