«Utilisation des drones en agrumiculture», tel est le thème central d’une journée scientifique organisée, samedi à l’Agropole de Berkane, en présence du secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki.
Initiée en application des orientations de la nouvelle stratégie «Génération Green 2020-2030», cette rencontre a été suivie d’une démonstration sur le terrain, dans un verger d’agrumes, pour expliquer le mode de fonctionnement et d’utilisation des drones dans le traitement des arbres fruitiers.
La rencontre était une opportunité pour partager les acquis de recherche et sensibiliser les différents acteurs et intervenants dans la filière agrumicole au niveau régional sur l’importance et la valeur ajoutée de cette technologie dans l’amélioration et la consolidation de la gestion technique des agrumes.
Elle avait pour but également le développement de thèmes de Recherche et Développement relatives à l’introduction de l’agriculture digitale et de précision dans l’agrumiculture.
Ouvrant les travaux de cette atelier scientifique, M. Sadiki a souligné la dynamique de développement qu’a connue le secteur agricole à la faveur du Plan Maroc Vert (PMV), mettant en avant les objectifs de la nouvelle stratégie «Génération Green 2020-2030».
Il a souligné dans ce sens que les objectifs tracés dans le cadre du PMV ont été atteints à tous les niveaux (production, qualité, financement,…) et que la résilience de l’agriculture a été consolidée, notant que la nouvelle stratégie «Génération Green» se base sur une capitalisation de ces acquis tout en relevant de nouveaux défis.
Le but étant de conforter les acquis et de poursuivre la dynamique de développement agricole via des actions adaptées, a-t-il dit, mettant l’accent sur la valorisation de l’élément humain, la naissance d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs et l’introduction des nouvelles technologies et la digitalisation des services agricoles.
Pour M. Sadiki, cette journée de réflexion et de travail qui a réuni aussi bien les services de l’Agriculture que les professionels autour de l’agriculture numérique et l’utilisation des technologies, telle que les drones, revêt une très grande importance.
Il a expliqué, dans une déclaration à la MAP, que la rencontre a permis de démontrer l’apport de l’utilisation des drones dans le secteur agricole en matière de gestion des intrants, de protection des cultures et d’utilisation rationnelle des produits chimiques, notant que le nouveau plan de développement agricole «Génération Green» donne une place extrêmement importante à la numérisation dans l’agriculture et aux technologies qui permettent d’aller plus vite en matière de généralisation du concept de l’agriculture de précision.
M. Sadiki a aussi mis en avant la démocratisation de l’utilisation de ces technologies eu égard à leur impact positif non seulement dans l’augmentation du rendement et l’utilisation rationnelle des intrants mais aussi dans la protection de l’environnement.
De son côté, Abbes Kailil, ingénieur en aérospatiale, a énuméré les avantages de l’introduction des drones dans le domaine agricole, notamment en ce qui concerne l’efficacité du traitement phytosanitaire des cultures par voie aérienne à travers la maîtrise de l’utilisation des produits chimiques (pesticides, engrais, …), et la protection de l’environnement et des individus.
Les drones fonctionnent de manière totalement autonome tout en assurant dans le traitement l’uniformité, l’homogénéité et la précision, a-t-il ajouté, faisant savoir que ce projet d’utilisation de ces engins dans l’agriculture, qui est à son début et qui dépend de la nature des cultures et du traitement, sera généralisé à l’échelon national.
Mettant en exergue les deux composantes de ce projets, à savoir le volet de la recherche scientifique et de la formation des ingénieurs et des techniciens pour accompagner ce développement, et le côté pratique, M. Kailil a précisé que le ministère de l’Agriculture, l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et l’Office national du conseil agricole (ONCA) veillent à ce que l’intégration de cette technologie ait des retombées positives sur le secteur agricole.
Dans son intervention lors de la rencontre, M. Kailil a affirmé que pour un rendement stable et élevé, les cultures ont besoin d’une fertilisation équilibrée, uniforme et d’un entretien continu, rappelant qu’actuellement ces traitements se font à travers des pulvérisateurs traînés par des tracteurs ou embarqués sur de petits véhicules ou par aéronefs en cas de grandes superficies.
Ces méthodes classiques peuvent être très coûteuses en temps et en énergie, polluantes et non économes en eau, de même qu’elles peuvent engendrer des dégâts surtout à des stades avancées de la culture, a-t-il poursuivi, précisant que les drones peuvent être exploités de manière totalement autonome et programmée pour fonctionner selon des horaires et des itinéraires spécifiques.
Cette journée scientifique a été organisée par l’INRA à travers son Centre régional de recherche scientifique d’Oujda et la société Morroccan industry service & engineering, en partenariat notamment avec la Direction régionale de l’Agriculture (DRA) de l’Oriental.
LR/MAP