Ahmed Lahkim, président d’un nouveau parti français, l’UDLEF

«La France a traversé, depuis plus de vingt ans, un désert d’idées».

Ahmed Lahkim, président d’un nouveau parti français, l’UDLEF 

Natif de Safi, Ahmed Lahkim, naturalisé français, préside le nouveau parti baptisé Union Démocratique pour la Liberté, Egalité et Fraternité (UDLEF). Dans cet entretien, il énumère les objectifs que l’UDLEF compte réaliser, notamment en matière de défense des droits des immigrés.

Vous avez annoncé la création du parti «Union Démocratique pour la Liberté, Egalité et Fraternité» (UDLEF). Pourquoi maintenant et pour quels objectifs?

La France a traversé, depuis plus de vingt ans, un désert d’idées, entre la non-réforme du pays et le fait de dresser les citoyens les uns contre les autres. Les trois derniers chefs d’Etat n’ont proposé aux Français que diverses formes d’actions sans envergure, dites de gauche ou de droite, avec la minceur cadavérique de leur bilan que l’on connaît. L’Union Démocratique pour la Liberté Egalité Fraternité est un parti politique français, laïc et indépendant, du centre qui concourt à l’expression du suffrage universel. Ses  valeurs sont humanistes, libérales, sociales et européennes. Le retour à l’emploi doit être une bataille quotidienne. Par ailleurs, notre système scolaire a montré ses limites. Notre système de protection sociale exige également de travailler sur des réformes ambitieuses, afin de le pérenniser.

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Comment l’UDLEF, en tant que parti, est-il une valeur ajoutée sur l’échiquier politique et pour la vie partisane en France?

L’UDLEF s’engage pour une société où tout un chacun peut s’épanouir librement. Nous souhaitons une économie au service de l’homme et non l’inverse. Nous sommes convaincus que, pour progresser, un socle commun ne suffit pas. Il faut tendre vers plus de responsabilité et de solidarité. L’UDLEF dépasse les jeux de l’alternance politique. Dans ce sens, le président de la République, Emmanuel Macron et le mouvement «En Marche» ont déjà fait un premier pas. La vie politique française doit être le miroir de notre société; elle doit être plurielle.

Les Français d’origine maghrébine se disent victimes de discrimination et d’exclusion sociale. Partagez-vous cet avis et, si oui, comment votre parti compte-t-il y remédier?

Un  ressentiment existe. Or, il ne peut générer que des crispations, sans parler de certaines formulations apparemment anodines qui ponctuent le quotidien et dissimulent, sous leur ambiguïté, une opinion méprisable et où la dérision devient aussi subversive que la négation. Les Français d’origine maghrébine,  comme tous les Français, souhaitent vivre une République pour tous. Arrêtons de diviser les Français, d’induire un réflexe pavlovien, dès qu’il est question des minorités ou de Français d’origine étrangère. C’est dans la reconnaissance de chacun que se joue la vitalité d’une démocratie acceptant la diversité des siens, la pluralité de leurs conditions, la richesse de leurs différences. Nous devons lutter collectivement contre les préjugés et les stéréotypes qui sont un poison pour notre société et valoriser une image vraie et sincère des enfants de la République, en encourageant les projets éducatifs qui s’ouvrent vers l’autre et les actions d’éducation à la citoyenneté pour prévenir le racisme. Ces actions sont essentielles pour garantir l’esprit français de promotion et de compréhension de la diversité. Cela prendra du temps, mais notre société a besoin de tolérance et de respect des différences pour avancer.

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Propos recueillis par Mohcine Lourhzal

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