A deux semaines de la fête de l’Aid El Adha, la tension persiste dans l’enclave de Melilla. Et pour cause, l’interdiction par les autorités espagnoles de l’importation de moutons marocains.
Après un embargo qui a duré plus d’un an, un arrêté espagnol autorisant officiellement l’importation de moutons élevés au Maroc a pourtant été publié en juillet dernier, bien qu’imposant des conditions très strictes. Mais, les autorités de l’enclave espagnole ont, de nouveau, décidé d’interdire l’importation des bêtes en provenance du Maroc, selon des sources locales à Melilla.
Dans une déclaration au «Reporter», ces mêmes sources soulignent que malgré ledit arrêté, lequel autorise les musulmans de Melilla à faire venir des moutons marocains pour une période limitée –du 1er août au 2 septembre 2017- les autorités ibériques interdisent le passage de moutons marocains pour célébrer la fête de l’Aid El Kébir 2017. Elles ajoutent que plusieurs saisies de moutons en provenance de Nador ont été effectuées, cette semaine. Une mesure qui choque fortement la communauté musulmane de l’enclave, laquelle réclame la fin de cet embargo, qui, selon elle, affecte les traditions de la communauté musulmane. «Des échauffourées ont eu lieu cette semaine entre des policiers espagnols et les gens qui voulaient faire passer des moutons achetés dans la région de Nador. Un parlementaire marocain a même été arrêté. Car il voulait faire passer des moutons achetés à Nador. Il a été relâché plus tard après que les populations en colère ont protesté contre son arrestation», indique-t-on auprès des mêmes sources. Cela fait plusieurs années que la communauté musulmane de l’enclave achète son mouton du sacrifice auprès des éleveurs marocains dans la région de Nador pour son prix moins élevé (1.950 à 4.000 dirhams). Et pas seulement. Les musulmans du préside considèrent que les moutons importés d’Espagne sont impropres au sacrifice pour avoir été «élevés avec le porc». Pour les autorités locales espagnoles, l’embargo relève d’un motif strictement sanitaire. Elles justifient leur décision par le risque de propagation de la fièvre aphteuse, dont plusieurs cas ont été révélés parmi le cheptel marocain, en 2016. Pour leur part, les autorités sanitaires marocaines se veulent, quant à elles, rassurantes. Dans un communiqué diffusé il y a quelques semaines, l’ONSSA assurait, en effet, que: «La situation sanitaire au Maroc concernant la fièvre aphteuse est maîtrisée et aucun foyer n’est apparu depuis le 13 novembre 2015». Une campagne de vaccin est actuellement lancée à travers le pays pour protéger le cheptel national de la fièvre aphteuse, apparue, cette année, dans la région du Maghreb, selon des sources à l’Office.
Naîma Cherii