A l’approche de l’Aïd Al-Adha, les prix des moutons augmentent considérablement dans les différents souks et marchés de bétail. Et cela inquiète les familles Marocaines qui demandent l’intervention des autorités pour y mettre de l’ordre.
Mercredi 21 juillet, les Marocains vont fêter Aïd Al-Adha. A quelques jours du jour «J», une forte dynamique s’installe dans l’ensemble des régions du pays, et spécialement dans les zones connues pour être des milieux de l’élevage des races qui ont le plus de succès auprès des Marocains. Mais les nouvelles ne sont toujours pas bonnes pour les familles à une semaine de l’Aïd Al-Adha. Cette année, la situation est loin de celle qu’on pouvait remarquer l’année précédente. Les prix demeurent particulièrement en hausse et le risque d’accentuation de l’augmentation des prix n’est pas à écarter, regrettent des Casablancais.
Ces derniers appellent les autorités à intervenir pour y mettre de l’ordre. «Les prix s’inscrivent à la hausse. Ils sont sous l’effet des spéculateurs et autres Chennaqua qui cherchent à profiter de l’occasion pour augmenter leurs bénéfices. Les MRE, qui sont venus cette année en grand nombre pour passer la fête au Maroc, sont leur cible. C’est ce qui explique cette flambée record des prix des moutons», lancent nos Casablancais.
Dans les marchés et souks, situés dans la région de Casablanca-Settat, par exemple, les prix du mouton connaissent une hausse sans précédent, à quelques jours de l’Aïd. Dans cette région, la race la plus prisée reste le Sardi. Elle est très appréciée parles populations de cette région, et est de ce fait un peu plus chère que les autres races, commentent des éleveurs joints par nos soins. Ce lundi 12 juillet, la race Sardi était proposée entre 50 et 55DH/kilo, indique-t-on.
A Ouled Ziane, dans la périphérie de la ville de Casablanca, les prix varient, à la date de lundi 12 juillet, entre «2.400et 3.300 DH pour le mouton moyen, et entre 3.500 et 7.000 DH pour celui de qualité», selon nos éleveurs qui soutiennent que cette hausse des prix varie entre 10 et 25%. Nos professionnels de l’élevage ont précisé que les prix connaissent une flambée à la faveur d’une forte demande. Ils expliquent cette hausse par une offre qui reste cette année largement plus faible que celle de l’année dernière. En témoignent, disent-ils, les chiffres officiels qui soulignent que, jusqu’à présent, près de 5,8 millions de bêtes ont été identifiées dans le cadre de l’opération initiée tous les ans pour garantir une certaine traçabilité du cheptel. A la même période de l’année précédente, on était déjà à plus de 7,5 millions de têtes, rappellent nos sources.
Cette hausse des prix s’explique également par les coûts de la production et par le manque et la cherté des fourrages, justifie Hicham, un éleveur à Ouled Ziane. «Nous sommes des éleveurs et pour assurer notre activité, nous avons des charges à payer. Cette année, il y a eu un manque de foin. Beaucoup d’éleveurs n’ont pas pu assurer le besoin alimentaire de leurs bêtes. Le foin et le fourrage sont chers et c’est ce qui explique que les prix sont plus élevés que l’année dernière », explique notre éleveur.
Si dans certaines régions, comme celle de la région de Casablanca-Settat, la hausse des prix fait les affaires des éleveurs, dans d’autres, les professionnels de l’élevage ne cachent pas leur angoisse du fait que, selon eux, la filière de l’élevage passerait par des difficultés. «La situation est difficile surtout pour les petits et les moyens éleveurs. On n’arrive plus à couvrir nos frais», soutient Driss, fils d’un éleveur à Ich dans la région de Figuig. Une zone connue pour la race de Beni Guil, qui peuple les zones des plateaux de l’Oriental (Tendrara, Bouarfa, Figuig et régions). «La sécheresse a frappé la région ces dernières années et a eu un impact défavorable sur les prix de l’aliment de bétail qui ont augmenté de manière importante», précise notre interlocuteur. Il conclut: «A cause des coûts de l’élevage qui deviennent difficiles à maitriser, les éleveurs risquent de vendre à perte leurs bêtes. C’est pourquoi, beaucoup d’entre eux ont réduit l’effectif de moitié, comme l’année dernière, d’ailleurs».
N. Cherii