Une quarantaine de maires sur les 1500 que compte l’Algérie ont annoncé dimanche leur refus d’encadrer l’élection présidentielle du 4 juillet. Par ce geste, ils apportent leur soutien à la contestation en cours contre le régime. Certains magistrats avaient également décidé de boycotter le scrutin.
Le président par intérim Abdelkader Bensalah a annoncé mercredi l’organisation d’un scrutin présidentiel le 4 juillet, pour trouver un successeur à Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci a démissionné après avoir été lâché par l’armée à l’issue de plusieurs semaines de manifestations monstres.
En Algérie, les mairies jouent un rôle important dans la supervision des listes électorales, et l’organisation matérielle du scrutin, le déroulement des opérations de vote et le dépouillement des suffrages. Il y a une semaine, certains magistrats, autre maillon important dans l’organisation des scrutins algériens, avaient annoncé leur décision de boycotter la supervision de l’élection du 4 juillet. L’organisation appelant au boycott n’a cependant pas précisé le nombre de magistrats l’ayant rejointe.
Dans un communiqué, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition), a exprimé le «refus collectif et catégorique de tous ses élus» d’organiser et encadrer cette élection, la qualifiant de «simulacre».
Le RCD contrôle 37 Assemblées populaires communales (APC, mairies), principalement à Tizi Ouzou et Béjaïa (100 et 250 km à l’est d’Alger), les deux principales wilayas (régions administratives) de la Kabylie, une région particulièrement mobilisée.
L’Algérie compte 1541 mairies, contrôlées majoritairement par le Front de libération nationale (FLN) et son allié le Rassemblement national démocratique (RND), deux partis vilipendés par les manifestants pour leur gestion du pays durant les 20 ans de règne de Bouteflika.
Le maire FLN d’une commune de la région de Tizi Ouzou a également indiqué qu’il ne participerait pas à l’organisation du scrutin du 4 juillet, par un courrier au préfet publié sur Facebook et confirmé à l’AFP par un proche. Le maire indépendant d’une autre commune de la même région a indiqué avoir pris une décision similaire.
Pour les contestataires algériens, les structures et personnalités issues du «système» mis en place par M. Bouteflika, chargées d’organiser la présidentielle devant élire son successeur le 4 juillet, ne permettent pas de garantir un scrutin libre et équitable.
Avec AFP