Le chef de l’Etat par intérim en Algérie, Abdelkader Bensalah, a appelé l’ensemble de la classe politique au dialogue, afin d’arriver à un consensus autour de l’organisation de l’élection présidentielle. «J’invite la classe politique, la société civile et les personnalités patriotiques nationales (…) à opter pour la voie du dialogue inclusif» pour organiser «dans les meilleurs délais», la «prochaine échéance présidentielle», a déclaré M. Bensalah dans un discours à la Nation, retransmis par la télévision officielle. Il a ajouté qu’il les invitait «à débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle», afin de «tracer une feuille de route devant aider à l’organisation du scrutin dans un climat d’entente et de sérénité».
C’est le deuxième appel au dialogue en quelques jours. Fin mai, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, avait prôné un «dialogue» et des «concessions mutuelles», tout en continuant d’exiger une présidentielle «dans les plus brefs délais» et en exclure toute «période de transition aux conséquences incertaines».
Vendredi 7 mai, les manifestants, qui étaient descendus en masse dans la rue, avaient rejeté l’offre de dialogue avec «le gang et le pouvoir».
Depuis sa prestation de serment, c’est la troisième fois que M. Bensalah s’adresse au peuple. Dans le même laps de temps, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu le véritable détenteur du pouvoir depuis le départ du président déchu Abdelaziz Bouteflika, s’est exprimé plus d’une dizaine de fois. Conformément à la Constitution, M. Bensalah, président de la Chambre haute du Parlement, a été désigné chef de l’Etat par intérim, le 9 avril, une semaine après la démission de M. Bouteflika, après 20 ans au pouvoir, sous la pression de la rue et de l’armée.
PZ