L’ancien Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, limogé en mars pour tenter d’apaiser l’inédit mouvement de contestation du régime, est entendu par le Parquet d’Alger dans des dossiers « de dilapidation de fonds publics et d’avantages indus », a annoncé mardi la télévision publique.
M. Ouyahia, quatre fois Premier ministre depuis 1995, dont trois fois sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril, est arrivé en matinée au tribunal de Sidi M’hamed, dans le centre d’Alger, selon des images diffusées par des télévisions privées.
« Ahmed Ouyahia comparaît en ce moment devant le Procureur de la République du tribunal de Sidi M’hamed dans des affaires de dilapidation de fonds publics et avantages indus », indique de son côté la télévision nationale dans un bandeau défilant.
La veille, l’actuel ministre des Finances et ex-gouverneur de la Banque centrale, Mohamed Loukal, avait été entendu au même tribunal, dont il était ressorti libre.
La justice avait annoncé le 20 avril avoir convoqué MM. Ouyahia et Loukal, sans préciser si elle souhaitait les entendre comme témoin ou suspects, ni quels étaient les faits en cause dans ces dossiers.
Depuis le départ du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika sous la pression d’une contestation massive, la justice a indiqué avoir ouvert une série d’enquêtes sur des faits de corruption visant plusieurs puissants hommes d’affaires et de hauts responsables de l’Etat.
Les manifestants, qui réclament toujours le départ de l’ensemble du « système » au pouvoir, dénoncent depuis le début de la contestation le 22 février les liens troubles entre la présidence Bouteflika et les « oligarques », hommes d’affaires ayant fait fortune grâce à d’énormes contrats publics.
Avec AFP