Avec l’approche de la présidentielle et surtout depuis l’annonce, par les proches du Président Bouteflika, de sa candidature à un 4ème mandat, la tension ne cesse de monter en Algérie. Les clans se livrent une guerre sans merci, mais chacun tient l’autre par la barbichette. Reste que certaines armes utilisées par l’un ou par l’autre pourraient bien se retourner contre tous… Comme les manifestations du week end dernier… Si en Algérie, elles se contentaient de dénoncer le 4ème mandat de Bouteflika, en France, elles dénonçaient le système dans son ensemble: clan Bouteflika et généraux du DRS. Une première.
Depuis lundi 3 mars, c’est définitif, le président Abdelaziz Bouteflika est candidat à un 4ème mandat. Il est apparu à la télévision algérienne, signant son dossier de candidature, au siège du Conseil constitutionnel et prenant la parole, pour la 1ère fois depuis son AVC (accident vasculaire cérébral) en avril 2013, pour déclarer qu’il était venu «déposer officiellement» sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 17 avril prochain. Et ce, «conformément à l’article 74 de la Constitution et à la loi électorale».
Agé de 77 ans et considérablement affaibli par cet AVC qui avait nécessité son hospitalisation en France pendant près de trois mois, il est donc prêt à entamer un 4ème mandat de 5 ans. Ce que personne, en Algérie ou ailleurs, ne comprend.
Mais en Algérie, l’incompréhension s’est accompagnée de vives réactions.
D’abord, les Généraux
Les premiers à «dégainer» ont été les Généraux qui, voyant d’un très mauvais œil cette 4ème candidature, ont dès le départ manifesté leur désaccord.
Ceux qui sont en poste, notamment ceux du DRS, ont leurs canaux pour faire savoir leur opposition à la candidature de Bouteflika. Aucune déclaration officielle n’est faite, mais les intéressés savent à quoi s’en tenir. Notamment à travers les médias, dont tout le monde sait en Algérie lesquels roulent pour lesquels…
Par contre, les Généraux à la retraite (que certains soupçonnent d’être manipulés, ou du moins discrètement encouragés…) n’hésitent pas à déclarer ouvertement la guerre au Président qui veut se présenter à sa propre succession.
Ainsi, les deux généraux à la retraite, Chaabane Boudemagh et Mohand Tahar Yala, ont mené une âpre campagne, chacun de son côté, contre Abdelaziz Bouteflika, avant de présenter, l’un et l’autre, leur propre candidature.
Le Général Mohand Tahar Yala, ex-chef de la Marine, avait même appelé l’armée à activer l’article 88 de la Constitution qui prévoit les cas d’empêchement du président de la République, arguant du fait que la détérioration de l’état de santé de Bouteflika en était un, qui plus est prévu par la loi.
Une menace de destitution contre l’autre
Devant cette menace de destitution que les généraux qui en ont le pouvoir (ceux qui sont toujours en service) pourraient être tentés de mettre à exécution, Abdelaziz Bouteflika a abattu, lui aussi, sa carte.
Jeudi 6 février, la presse algérienne rapportait que le Président avait décidé d’activer l’article 20 de la loi de 2006, en vertu de laquelle une centaine de hauts gradés devaient être mis à la retraite «obligatoire et immédiate»… Et, parmi eux, le Général Mediène dit «Tewfik», puissant et inamovible patron du DRS (département du renseignement et de la sécurité)…
La bombe Mouloud Hamrouch
Trois semaines plus tard, jeudi 27 février, c’est au tour de Mouloud Hamrouche, ancien premier ministre algérien (1989-1991), de lancer sa bombe. Lors d’une conférence de presse organisée pour dire qu’il ne se portait pas candidat (en 1999, il s’était présenté), il a créé l’événement en appelant à faire tomber le régime du président Bouteflika. Pour lui, il faut boycotter le scrutin du 17 avril. «La crise dépasse cette élection (…) qui ne sert à rien (…) et mon sentiment est que ce régime n’est pas bon pour l’Algérie», a-t-il lancé, avant d’enfoncer le clou. «Ce régime s’est effrité et va tomber (…) je veux le faire tomber dans le calme et non dans une vague de violence».
Et lui aussi d’en appeler à l’armée. «Il n’y a aucune chance d’élaborer la démocratie sans l’aval de l’armée (…) je ne demande pas un coup d’État. Je n’appelle pas l’armée à empêcher Bouteflika de se représenter. Je l’appelle à sauver l’Algérie de l’impasse», a-t-il conclu, non sans laisser entendre qu’il mettait son savoir-faire au service des jeunes officiers qui voudraient suivre cette voie (exit donc l’arrière-garde).
Bouteflika et (forcément) pâles challengers
Toutes ces dernières semaines, la guerre a battu son plein, mais cela n’a pas empêché le Président Bouteflika de se présenter officiellement.
Sa candidature a d’abord été annoncée le 22 février par le Premier ministre, Abdelamalek Sellal, avant qu’il ne se présente personnellement au Conseil constitutionnel, le 3 mars. Il est soutenu par les deux premières forces parlementaires du pays, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), ainsi que par le président de l’Assemblée nationale populaire d’Algérie, Larbi Ould Khelifa.
Avec de tels appuis, les autres candidats auraient du mal à l’évincer. Qu’il s’agisse de Moussa Touati, président du Front national algérien, de Abdelaziz Belaïd, du Front El Moustakbal, de Ali Zaghdoud, du Rassemblement algérien, de Louisa Hanoune, du Parti des travailleurs, ou même de Ali Benflis, déjà candidat en 2004 –tous aujourd’hui candidats officiels- il y a peu de chances de voir l’un d’entre eux créer l’événement…
Arme à double tranchant
Jusqu’aux derniers jours, les tentatives de dissuader le Président Bouteflika de rempiler se sont multipliées, avec plus ou moins forte pression.
La dernière est la série de manifestations auxquelles a appelé un mouvement anti-4ème mandat, sur les réseaux sociaux, qui s’est donné pour nom «Baraka» (ça suffit).
Manifestation organisée d’abord à l’université de Bouzareah à Alger, puis, une semaine plus tard, le 1er mars, de nouveau à Alger capitale (violemment réprimée par la police et se soldant par plusieurs dizaines d’arrestations), mais aussi à Béjaïa, Bouira et Constantine ; et concomitamment en France, à Paris et à Marseille.
En Algérie, les manifestants arborant tee shirt et pancartes contre le 4ème mandat, ne s’en prennent qu’au régime de Bouteflika.
A l’étranger, c’est tout le système qui est fustigé.
Ceux qui se frottaient les mains de voir le clan Bouteflika déstabilisé, ont alors compris que l’arme était à double tranchant. Il n’était pas le seul visé.
A Paris, les manifestants étaient couverts de drapeaux algériens et de pancartes sur lesquelles était inscrit en grosses lettres «Système dégage», ou «Ni Bouteflika, ni Toufik, dissolution du DRS, une Assemblée nationale constituante»…
Le communiqué, envoyé sur les réseaux sociaux, ne laisse aucun doute sur le ras-le-bol de ses auteurs et le coup de balai souhaité.
Il ne s’agit que d’une mobilisation faible –moins de deux cents manifestants, ce jour-là, à Paris- mais si une seule leçon devait être tirée du «Printemps arabe» par les gouvernants, c’est bien celle qui veut qu’aucun détail ne soit dédaigné. Le Président tunisien Benali était à mille lieues de se douter que la révolte d’un marchand ambulant mettrait fin à son règne… De même que la main de fer du régime syrien était telle que Bachar Al-Assad était loin d’imaginer que l’opposition qui s’est un jour timidement manifestée sur les réseaux sociaux, finirait par conduire le pays là où il est aujourd’hui.
Dossier réalisé par BA et KB
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Présidentielle algérienne C’est le 17 janvier dernier qu’un décret présidentiel portant convocation du corps électoral, pour l’élection présidentielle en Algérie, a été rendu public, marquant le coup d’envoi du processus du scrutin qui aura lieu le 17 avril prochain. |
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Communiqué des Algériens de France qui ont organisé, samedi 1er mars, à Paris, devant l’ambassade d’Algérie, la manifestation anti-4ème mandat Suite à l’annonce de la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika à sa propre succession et ce, pour un 4ème mandat, nous, citoyennes et citoyens Algériens, nous constatons qu’Abdelaziz Bouteflika n’est pas en mesure de faire tout par lui-même. Des citoyennes et citoyens algériens |
allons voter Benflis et changeons le système de l’intérieur et pressons le au maximum pour être a l’écoute de tous le monde sans exclusion.
et vous vous nettes pas manipulé,on fait tous parti du système alors changeons le de intérieur et allons voter pour benflis en lui mettant la pression oui la grande pression pour que çà change vraiment même au sein de l’arme(y compris la drs)