Le Front des Forces Socialistes (FFS), le plus vieux parti de l’opposition en Algérie, a dénoncé “le recours systématique à la gestion sécuritaire des affaires de l’Etat”.
Disant suivre avec “une grande inquiétude” le “retour des arrestations arbitraires”, le Front des Forces Socialistes a fait observer, dans un communiqué, que ce recours systématique à la gestion sécuritaire des affaires de l’Etat vise à “contrer les aspirations populaires à la liberté, à la dignité et à la justice sociale”.
Dans ce communiqué, signé par le Premier secrétaire, Youcef Aouchiche, le Front a souligné qu’il s’agit d’”arrestations arbitraires” qui ne feront que “creuser davantage le fossé de la confiance”.
Tout en s’interrogeant sur “le timing de cette escalade sécuritaire et judiciaire”, le parti a estimé qu’à l’aube d’une élection locale, “il aurait été plus approprié d’encourager” la participation à ce scrutin “en adoptant un certain nombre de mesures d’apaisement capable de rétablir la confiance et d’instaurer la sérénité dans la société”.
Tout en exigeant la libération de “tous les détenus d’opinion”, la cessation immédiate des “atteintes aux libertés individuelles et collectives” et l’ouverture des “champs politique et médiatique”, le parti fondé par feu Hocine Aït Ahmed critique “l’approche du tout sécuritaire” qui ne fera, selon lui, que “creuser davantage le fossé de la confiance, alimenterait les tendances extrémistes et augmenterait la tension, ce qui aggraverait encore la situation”.
Il rappelle que le pays fait face à “une situation difficile et aborde d’énormes défis à tous les niveaux”, plaidant pour la “sagesse” et “l’instauration d’un climat de calme et de sérénité” afin, dit-il, de pouvoir préparer “les conditions propices à un dialogue national global”.
Pour rappel, une grande vague d’arrestations est menée contre de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits humains. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), environ 200 personnes croupissent dans les prisons algériennes en lien avec le mouvement de protestation pro-démocratie Hirak qui secoue le pays depuis 2019.
D’après ce comité, la justice algérienne a inculpé ces détenus d’opinion et prisonniers politiques de divers graves délits comme le classique “atteinte à l’unité nationale” ou la traditionnelle appartenance à “une organisation étrangère complotant contre l’autorité de l’Etat”.
LR/MAP