Dans une longue interview, le Prince Héritier saoudien s’est montré étonnamment conciliant face à Téhéran, mais également au sujet des rebelles houthistes au Yémen.
Ce qui ressemble à un réajustement de la diplomatie saoudienne à l’ère du Président américain Joe Biden. «Nous aspirons à avoir de bonnes relations avec l’Iran», titre le site de la télévision saoudienne Al-Arabiya.
C’est le Prince Héritier saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS) qui a prononcé cette phrase lors d’un entretien fleuve diffusé le 27 avril sur plusieurs chaînes saoudiennes, dont Khalijiya et Al-Arabiya.Le thème central de l’interview était le cinquième anniversaire du lancement de Vision 2030, un vaste et ambitieux plan de transformation de l’économie saoudienne.
“Nous avons réalisé les objectifs avant la date prévue”, a expliqué l’homme fort de Riyad. Ce qui lui vaut les louanges sans réserve de la presse officielle. “À l’intérieur comme à l’extérieur, on le regarde comme l’un des plus importants leaders du monde”, écrit par exemple le journal Al-Riyadh.
Et peu importe que les indicateurs économiques soient en réalité très en deçà des objectifs, voire en net recul par rapport aux chiffres de 2016, comme le souligne l’agence américaine Bloomberg.En réalité, l’entretien n’a guère “apporté de surprises sur le sujet économique”, note le journal libanais Al-Akhbar. Là où il a surpris, “c’est sur les sujets de politique étrangère, et notamment les relations avec l’Iran et le dossier yéménite”. Contrairement à ce qu’il disait dans ses déclarations précédentes, il a adopté cette fois-ci “un ton calme”.
P. Zehr