Premier pays importateur d’armes en 2014, le royaume wahhabite avec l’Etat islamique, d’un côté, les rebelles chiites du Yémen, de l’autre et l’allié américain qui lorgne du côté de Téhéran, fait tout pour assurer sa défense future.
Il y a une progression connue des importations militaires saoudiennes qui s’inscrivent directement dans le jeu d’influences qui se déroule au Proche-Orient entre Téhéran et Riyad.
Il n’est pas un mois qui passe sans que l’Iran ne dévoile un «nouvel» armement, même si des doutes subsistent sur la fiabilité de ce qui est présenté.
Le dernier en date est un missile de croisière Soumar qui semble être un clone du Kh-55 d’origine soviétique (les Iraniens en avaient acquis douze auprès de l’Ukraine en 2001 sur le marché parallèle). A noter que ce missile, dont la portée serait de 2.000 à 3.000 kilomètres, était prévu pour emporter une charge nucléaire de 200 KT. De plus, Téhéran appuie l’effort de guerre de Damas et de Bagdad en fournissant armes, munitions, conseillers et appuis divers (transmissions, renseignement et aide au commandement). La logique de renforcer le potentiel militaire est donc normale pour les Saoud qui se sentent menacés par Téhéran et par les salafistes-jihadistes de Daech et d’Al-Qaïda, ces deux mouvements souhaitant la chute de la famille royale.
L’offensive des tribus al-Houthi proches des chiites, qui se sont emparées de la capitale du Yemen et des côtes bordant la mer Rouge, est ressentie comme une menace sur le flanc sud du Royaume.
Une réunion des pays du Golfe persique va se tenir en Arabie Saoudite, car tous les pays de la région se sentent concernés par la nouvelle donne. L’armée saoudienne est de loin la plus puissante, ce qui lui donne le statut de leader incontesté, même vis-à-vis du Qatar qui a tenté de mener sa propre politique en soutenant les Frères musulmans, un autre ennemi juré des Saoud.