Alors que la colère de Dame nature prend de plus en plus d’ampleur en raison du dérèglement climatique causé par l’Homme, les grandes puissances mondiales n’en ont cure…
Par contre, elles ont toutes aujourd’hui les yeux rivés sur l’Europe de l’Est.
Depuis que le conflit armé russo-ukrainien a éclaté en février 2022, les dirigeants occidentaux n’ont qu’un seul et unique objectif, celui de faire face à ce qu’ils considèrent comme étant une volonté expansionniste du Président Vladimir Poutine.
Dans leur guerre contre Moscou, les Etats-Unis et l’Union Européenne ne lésinent pas sur les moyens. En effet, des milliards ont été débloqués pour porter assistance à l’Ukraine, particulièrement dans le domaine de l’armement. En même temps, les sanctions n’ont cessé de pleuvoir sur la Russie. Indépendamment des (vraies) raisons de cet élan de solidarité dont fait preuve la communauté internationale dans le cadre du conflit qui pourrait durer plusieurs mois selon Washington, le fait est qu’au moment où les grandes puissances mondiales sont engagées dans un véritable bras de fer avec Moscou, un autre danger continue de guetter la planète entière, menaçant de mettre en péril l’avenir de la population mondiale estimée à plus de sept milliards de personnes. Cette menace n’est autre que le réchauffement de la planète avec ses dramatiques conséquences.
Depuis des décennies, déjà, les climatologues sont unanimes pour dire que la planète se meurt à petit feu à cause du dérèglement climatique dont les conséquences (vagues de chaleur extrêmes, sécheresses à répétition, élévation du niveau de la mer, Manque d’eau et tarissement des nappes phréatiques, risques de famine…).
S’agissant de la sécheresse, le Maroc en sait quelque chose. Cette année (2022), a été marquée par un déficit pluviométrique aigu. Sans l’intervention de SM le Roi qui a ordonné le déblocage de 10 milliards de dirhams pour en atténuer les conséquences de la sécheresse, notamment sur les agriculteurs, la situation aurait pu être plus grave à l’échelle du Royaume. Le Maroc n’est pas le seul à souffrir des conséquences d’un dérèglement climatique dont il n’est pas responsable. L’Afrique, dans sa globalité, souffre à son tour des répercussions du réchauffement climatique.
De nombreux rapports et études spécialisés le confirment. Les plus gros pollueurs du monde sont les pays industrialisés, dits développés. Ces derniers ne cessent de promettre qu’ils vont faire le nécessaire et débloquer les fonds nécessaires, notamment pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et aider les nations les moins développées pour qu’elles puissent basculer vers une économie verte, amie de l’environnement. Comme dit l’adage, les promesses n’engagent que ceux qui les croient. La réalité montre bien que la plupart de ces promesses, pour ne pas dire toutes, peinent à être concrétisées. Vraisemblablement, les pays riches ne mesurent pas encore l’ampleur des impacts du changement climatique sur le quotidien des populations les plus vulnérables, bien qu’ils soient à leur tour exposés à des phénomènes climatiques extrêmes (typhons, ouragans, cyclones, inondations…). Cette attitude peut s’expliquer, en partie, par le fait que les pays développés disposent des ressources financières et des moyens matériels qui leur permettent d’y faire face, ce qui n’est pas le cas de tous les Etats, notamment africains.
Les pays africains sont parfaitement conscients de cette réalité. Les Sommets tenus en mai 2022 à Malabo en Guinée-Equatoriale, ont été en grande partie consacrés aux questions climatiques en Afrique, ses conséquences et l’urgence d‘y faire face. Le Maroc y a appelé à la mise en place d’une alliance africaine contre la désertification qui constitue l’une des principales conséquences du changement climatique. Pour ce faire, l’Afrique doit se doter de moyens (financiers et technologiques), suffisants et adéquats.
En septembre 2021, la jeune militante suédoise Greta Thunberg dénonçait ce qu’elle avait qualifié de «(…) bla-bla des dirigeants du monde sur le climat», en les accusant d’avoir «noyé les espoirs des jeunes dans leurs promesses creuses». C’était lors du Sommet des Jeunes sur le changement climatique organisé par les Nations-Unies à Milan. Voilà qui résume et renseigne sur l’impasse dans laquelle se trouve le monde d’aujourd’hui, à cause de ce que beaucoup qualifient d’«hypocrisie» de la part de certaines élites et dirigeants politiques.
Mohcine Lourhzal