La commémoration des lettres arabes par les peintres marocains confirme l’attachement à ces petites entités flamboyantes. C’est toute une tendance qui se déclare clairement, ouvrant ainsi un nouvel horizon de prospérité pour la culture arabo-muslmane.
L’artiste peintre Saida El Kiyale se dissout parfaitement dans cette tendance. Elle met en relief les lettres arabes et en fait même un art plastique bien distingué. Dans ce contexte, les lettres arabes procurent une source d’inspiration et de création à part entière. Néanmoins, l’artiste essaie de se distinguer en faisant de ces lettres, des traits bien particularisés dans l’espace de certaines de ses toiles. Ce sont des signatures bien distinctives qui tendent vers une mixture entre l’art plastique occidental et une touche orientaliste évidente.
Dans certaines de ses toiles, Saida étale les lettres au-dessus d’une texture brassée dans un mélange d’amalgames de couleurs, faisant jaillir un éclat remarquable. Et si on veut approcher de très près l’expérience de cette artiste peintre, «on est amené à reconnaître que Saida El Kiyale se place entre deux domaines artistiques: l’art calligraphique et l’art plastique. Son approche est de nature paradoxale; elle juxtapose et sépare simultanément les deux domaines apparents de la création artistique», souligne ainsi le critique d’art Abdelhamed Sahban.
Les signatures par les lettres arabes, qui particularisent certains travaux de Saida et qui s’opèrent dans le cadre d’une tendance bien enracinée dans les arts plastiques marocains et arabes, se présentent comme une touche propre du peintre qui cherche à se distinguer par cette empreinte.
Abdelkader Jamali