Le 6ème round des Atlantic Dialogues initiés par l’OCP Policy Center, qui se tient à Marrakech, a été l’occasion de se pencher sur le rapport de la 4ème édition. Les intervenants appellent à une collaboration interafricaine multidimensionnelle.
L’Afrique est à nouveau le centre du monde. La 6ème édition des Atlantic Dialogues a été l’occasion de présenter les travaux réalisés par un groupe d’experts et de spécialistes, concentrés dans le 4ème opus de l’Atlantic Currents, un rapport annuel, initié par l’OCP, où les questions de la migration, de l’indépendance politique, de l’intégration économique, de la sécurité et de la coopération interafricaine géostratégiques ont bénéficié d’un traitement des plus approfondis afin de dégager les principales problématiques du continent, d’identifier leurs sources et d’y apporter les réponses adéquates. Ce rapport permet de quantifier les différents efforts consentis pour stimuler la coopération Nord-Sud, «essentielle pour l’émergence économique du continent africain», souligne-t-on d’emblée. Aussi, l’Atlantic Currents représente une base solide pour fédérer les pays africains autour d’une pensée nouvelle: celle de «l’atlantisme». «Une telle pensée permet de surmonter différents obstacles de nature à empêcher une intégration économique réelle et ce, grâce au dialogue entre des sociétés qui possèdent une histoire commune profonde et un intérêt partagé», souligne Njoya Tikum, conseiller en matière de politique anti-Corruption auprès du PNUD, et l’une des dizaines d’intervenants d’envergure internationale qui ont répondu présents à l’appel de l’OCP, pour venir débattre de ces questions et échanger autour des voies les meilleures devant permettre aux pays africains de venir à bout des difficultés qui estropient la réalisation de l’union souhaitée. Les changements rapides survenus de tous les côtés de l’Atlantique au cours des dernières années ne font que souligner la nécessité de ce dialogue transatlantique. Et c’est pour répondre à la question: «L’essor africain n’est-il finalement pas une chimère ou une fable tant que des actions réelles n’ont pas été déployées pour faire émerger l’Afrique ?» que d’éminentes figures des mondes de la géostratégie, de la finance internationale, des affaires, de l’entrepreneuriat, de la culture, de l’engagement social et de la sécurité et sûreté frontalières, ont tenu à faire part de leurs réflexions sur le sujet débattu. Parmi eux, figuraient Dominique Strauss-Khan, ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et actuel directeur de Parnasse International, et Ana Palacio, ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, qui sont intervenus après la cérémonie de lancement et la séance de présentation des résultats des travaux menés par l’équipe signataire du rapport Atlantic Currents. Plus de 80 nationalités animent cette série de workshops, explorant chacune des facettes de la coopération entre pays africains.
Mehdi Mouttalib