Me décrivant et parlant de ma vie je la scinde en deux grands chapitres. Mon enfance était joyeuse, riche en jeux, vélo, pêche et baignade. Cette enfance était interrompue par des périodes scolaires où il fallait se perfectionner pour faire des études supérieures dans le but de devenir une femme autonome. La barre était haute. Une fois le bac réussi avec mention, mon choix s’est porté sur les études médicales, car elles étaient longues, car je ne me voyais pas entamer le travail à 22 ans. Mes études médicales se sont passées avec brio validant les matières à la première session des cinq années d’études. Une fois terminées je passe le concours d’internat pour tester mes capacités. Je l’ai réussi et donc j’ai intégré la voie de l’enseignement supérieur avec comme spécialité la radiologie.
Par la suite, je réussis les concours de maîtrise et d’agrégation et donc je deviens professeur de l’enseignement supérieur en radiologie à la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Au cours de cette carrière, ma fonction était double: travailler dans les hôpitaux, enseigner et encadrer dans le service de radiologie les étudiants de médecine, les internes du CHU et les radiologues en formation, ainsi que la participation aux congrès nationaux et internationaux et la publication d’articles médicaux. La radiologie était devenue donc ma passion me permettant d’être proche du patient, de poser le diagnostic, d’apprendre les nouveautés diagnostiques et technologiques. «Je suis une éternelle étudiante», et mon désir est d’enseigner et de transmettre mon savoir-faire aux différents étudiants.
À côté de cela, j’ai réussi à trouver un équilibre avec ma vie familiale. Mon ambition professionnelle était accomplie.
L’épanouissement personnel était tout aussi simple. Une fois mes objectifs professionnels et ma stabilité familiale atteints, j’entame la monotonie.
Où est mon épanouissement ? Et là commence ma souffrance, ma tête bouillonne. Est-ce que je suis satisfaite de ma vie? Ce que je suis devenue est-ce ce que je voulais être ? Est-ce que c’est ce que je désirais et que j’espérais de la vie? Je souffrais en silence, seule. Comment m’en sortir ?
J’ai commencé la lecture de romans pour comprendre la souffrance et particulièrement celle de la femme, pour me positionner. J’ai compris que la mienne était moindre.
J’ai pratiqué le sport qui me renvoyait une image satisfaisante du corps.
Et j’ai entamé la peinture qui probablement était une passion enfouie et que je n’osais pratiquer dans mon enfance. Au fil des années, plus jeune je m’intéressais à la photographie, puis j’ai rencontré la radiologie qui est également «un art pictural» avec une prise à la perfection des images numériques radiologiques.
Ma passion pour la peinture est telle aujourd’hui qu’elle me libère de la monotonie. Je voue mon temps libre à la réalisation de toiles qui me font admirer une multitude de couleurs naissant du mélange des couleurs de base, à voir la danse des pinceaux et à entrer en transe jusqu’à atteindre satisfaction et voir mon ressenti.
La monotonie de la vie nous fait oublier nos passions enfouies. Il faudrait chercher un désir qu’on a tu dans son enfance et le faire vivre. Il va nous aider à surmonter les différents problèmes et spécialement de santé, embellir le quotidien d’une carrière réussie et à être encore plus affectueux et attentionné avec notre entourage familial afin de nager dans le bonheur. Amen.
LR