Plusieurs hommes armés ont semé la terreur lundi soir en plein centre de Vienne, près d’une synagogue, faisant deux morts, dont un suspect, et plusieurs blessés, dans ce qui est « apparemment » une attaque terroriste selon les autorités.
« Six différents lieux » ont été visés, a précisé la police sur son compte Twitter.
« À ce stade, il n’est pas possible de dire si la synagogue était visée », a réagi Oskar Deutsch, le président de la Communauté israélite de Vienne (IKG).
Les fusillades sont survenues en début de soirée, à quelques heures de l’entrée en vigueur d’un reconfinement de l’Autriche pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
Plusieurs auteurs sont impliqués, a indiqué le ministre de l’Intérieur Karl Nehammer, ajoutant que les fusillades étaient toujours en cours dans la soirée.
Un des agresseurs aurait été abattu par la police, intervenue rapidement sur les lieux et dont l’un des membres a été blessé.
Sur place, les forces de police se sont mobilisées en nombre pour garder les lieux, situés non loin de l’Opéra, a constaté un photographe de l’AFP, tandis que des passants prenaient la fuite.
Le ministre a appelé les habitants à rester à la prudence et à rester chez eux.
Un témoin, interrogé sur une chaîne de télévision, a dit avoir vu « courir une personne avec une arme automatique, qui tirait sauvagement », un autre témoin faisant état « d’au moins 50 coups de feu ».
L’Union européenne a aussitôt « condamné avec force » cette « horrible attaque », selon les mots du président du Conseil européen Charles Michel, évoquant « un acte lâche ».
« L’Europe condamne avec force cet acte lâche qui viole la vie et nos valeurs humaines. Mes pensées vont aux victimes et aux habitants de Vienne après l’horrible attaque de ce soir. Nous sommes aux côtés de l’Autriche », a écrit sur Twitter le responsable qui représente les 27.
« Nos ennemis doivent savoir à qui ils ont affaire. Nous ne cèderons rien », a réagi de son côté le président français Emmanuel Macron.
« Nous ne devons pas céder à la haine qui cherche à diviser nos sociétés », a affirmé le ministère allemand des Affaires étrangères.
Cette nouvelle attaque, dans une ville où la criminalité est habituellement très faible, intervient dans un climat très tendu en Europe.
En France, trois personnes ont été tuées jeudi dans une attaque au couteau à la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice (sud-est) par un jeune Tunisien fraîchement arrivé en Europe.
Le plan de sécurité « vigipirate » a été porté au niveau « urgence attentat » sur l’ensemble du territoire.
Quelques jours auparavant, la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans un cours sur la liberté d’expression, avait choqué au-delà de la France et plongé le monde enseignant dans l’effroi et la sidération.
LR/AFP