L’initiative « Ceinture Bleue » sera le guide vers des pratiques respectueuses de l’environnement et de l’équilibre marins, a indiqué, mardi à Agadir, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch.
S’exprimant lors d’une conférence sous le thème « la Ceinture Bleue, une plateforme pour l’action en faveur de la durabilité de la pêche et de l’aquaculture en Afrique », M. Akhannouch a souligné que cette initiative, portée par le Maroc lors de la COP 22, ambitionne de compléter les chantiers lancés dans le cadre des stratégies nationales respectives.
Avec la « Ceinture Bleue », le Royaume clame sa conviction que la pêche et l’aquaculture peuvent constituer un modèle de durabilité générateur de valeur et d’emploi face aux défis du changement climatique, a-t-il relevé, faisant savoir que cette initiative veut nourrir de manière effective la dynamique autour de l’économie bleue.
Selon le ministre, cette initiative est une offre globale, intégrée et inclusive destinée a faire de la pêche un vecteur de croissance de l’économie bleue qui concerne un espace prioritaire, à savoir les zones côtières et les zones économiques exclusives, qui sont a l’origine de 85% de la production halieutique mondiale.
« Elle cible les Objectifs du Développement Durable (ODD) adoptées par les Nations Unies et propose une vision opérationnelle de l’approche éco systémique liant la pêche, l’aquaculture et la surveillance des océans », a-t-il poursuivi.
De même, elle propose une plateforme collaborative pour dynamiser l’investissement de nouvelle génération respectueux de l’environnement, permettant la mise en réseau des entreprises, institutionnels, chercheurs et tout autre acteur, notamment pour faciliter l’échange de la connaissance, le savoir faire, l’innovation, permettre la réplication de projets innovants et favoriser la création de partenariats.
Par ailleurs, le ministre a exposé les menaces agissant sur les écosystèmes marins, mettant l’accent sur la situation préoccupante en Afrique, s’expliquant notamment par un déficit en termes de recherche et de surveillance et aussi d’absence d’une synergie des actions.
Pour sa part, le ministre espagnol de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation, Luis Planas, a indiqué que des initiatives telles que « la Ceinture Bleue » garantissent le développement économique de nombreuses zones côtières, en particulier face au changement climatique.
L’initiative de la Ceinture bleue est absolument nécessaire pour que « tous les pays assument, dans les meilleures conditions, leurs responsabilités qui sont communes, puisque la santé des océans nous appartient tous » a-t-il poursuivi.
Après avoir souligné l’excellence des relations bilatérales avec le Maroc dans de nombreux domaines, notamment dans le secteur de la pêche, M. Planas a exprimé sa préoccupation vis-à vis des mers et des océans en tant que source de richesse et de biodiversité, mais également en tant que mode de vie de populations côtières.
Pour l’Espagne, la durabilité des pêches et de l’aquaculture est particulièrement importante compte tenu de l’importance du secteur de la pêche, a-t-il dit, mettant l’accent sur l’importance cruciale de l’économie bleue intelligente, durable et inclusive.
Relevant l’utilité de la coopération étroite et bien orientée entre les pays, M. planas a fait observer que cette dernière permet de gérer de manière durable ces ressources.
Dans cet objectif, la coopération est le moyen le plus efficace d’atteindre ces objectifs communs, a assuré le responsable espagnol, notant que l’Espagne continuera de coopérer et d’échanger les connaissances et les expériences avec ses pays voisins. « Notre vision de la durabilité et de l’avenir repose sur des océans propres et sains, dotés de vastes réserves de diversité biologique, de flottes de pêche adaptées à l’environnement et équilibrées avec les ressources, capables d’obtenir le rendement maximal durable de toutes les espèces exploitables », a-il affirmé.
S’agissant de la Déclaration d’Agadir, point culminant de cette conférence, M. Planas a fait observer qu’elle constitue un pas en avant dans l’engagement en faveur de l’initiative de la Ceinture bleue.
Cette conférence de haut niveau a connu la participation de ministres, secrétaires d’État, ambassadeurs et experts représentant plusieurs pays notamment la Russie, la Norvège, l’Espagne, le Portugal, la France, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, le Ghana, l’Angola, la République démocratique du Congo et le Togo, en plus de représentants de l’Union Européenne, de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et de plusieurs instituts de recherche spécialisés dans les études océanographiques.
Avec MAP